L’AFASPA adresse de courriers au roi du Maroc, au Président français et au Président de l’Union Africaine

A quelques semaines du renouvellement du mandat de la MINURSO, alors que plusieurs prisonniers politiques sahraouis dont ceux du groupe de Gdeim Izik sont en grève de la faim, le Président de l’AFASPA a adressé des courriers particuliers au roi du Maroc, au Président de la République française et au Président de l’Union africaine.


Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République

Objet : Droits de l’homme au Sahara occidental

Monsieur le Président,

La répression de la population sahraouie, les harcèlements, mesures de rétorsion à l’égard des défenseurs des droits de l’homme et les entraves au libre accès de ce territoire non autonome pour les observateurs et journalistes internationaux, sont devenus la marque de fabrique de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. Depuis 2014 ce sont 169 personnes de 15 nationalités, venues de quatre continents qui ont été refoulées à leur arrivée au Sahara occidental ou en ont été expulsées, parfois enlevées par les forces de police. Lors de la visite de Monsieur Horst Kohler, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, les manifestations pacifiques ont été l’objet d’une utilisation inconsidérée des forces de police. À l’occasion de la récente visite de la délégation de parlementaires européens, dont les rencontres étaient limitées à celles validées par les autorités marocaines, des prétextes fallacieux ont été utilisés pour empêcher des défenseurs des droits de l’homme d’approcher l’une des parlementaires qui les avaient contactés.

Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, rendu public mercredi 10 octobre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a accablé le Maroc sur la question des droits de l’homme, notamment l’usage de la torture dans les territoires sahraouis occupés. Il préconise « une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de la personne pour veiller à assurer la protection de tous les habitants du Sahara occidental », ce qui sous-tend que Conseil des Droits de l’Homme mis en place par le roi du Maroc n’exerce pas cette fonction.

Vous avez déclaré à Alger que « la colonisation est un crime contre l’humanité, une vraie barbarie ». Cette vérité est quotidienne au Sahara occidental depuis l’invasion militaire marocaine de novembre 1975 avec son funeste cortège de disparitions forcées, d’exécutions sommaires, de tortures et traitement dégradants dans les rue, les commissariats et prisons, d’arrestations arbitraires, de procès inéquitables et de condamnations à de lourdes peines de prison sur la base de procès verbaux frauduleux. C’est pourquoi il est temps que la MINURSO soit dotée d’un volet sur cette tâche.

Vous avez récemment préconisé la suppression du droit de véto des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, disposition adoptée au sortir de la seconde guerre mondiale alors que les deux blocs s’opposaient ; la France pourrait en faire l’exemple dans le cas présent en ne s’opposant plus à cette mission indispensable à la MINURSO et à la résolution de ce conflit de décolonisation inachevée. La communauté internationale aura ainsi une vue impartiale de la situation des droits de l’homme dans la partie occupée du Sahara occidental et dans les campements de réfugiés de la RASD.

Je vous adresse ci-joint, une pétition dont les signatures on été recueillies à l’occasion de la Journée Mondiale de la Paix. Les signataires exigent en particulier le respect du droit de visite de Madame Claude Mangin-Asfari à son mari condamné à 30 ans de prison, la libération de tous les prisonniers d’opinion sahraouis, l’arrêt de la répression au Sahara occidental et l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

Comptant sur votre diligente attention, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de mes salutations respectueuses.

Le Président Jean-Paul ESCOFFIER

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Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc

Objet : Droits de l’homme au Sahara occidental

Majesté,

J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint copie des courriers que mon organisation a adressés à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française et à Monsieur Paul Kagame, Président de l’Union africaine, relatifs à la situation des droits de l’homme au territoire non autonome du Sahara occidental occupé par votre armée et votre administration.

Comme nombre d’organisations et de personnalités à travers le monde, l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique soutien le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénonce les violations graves perpétrées par l’armée et les administrations marocaines depuis octobre 1975. Et tout particulièrement l’acharnement répressif à l’égard des prisonniers politiques sahraouis qui multiplient les grèves de la faim pour dénoncer les mauvais traitements, harcèlements et humiliations dont ils sont l’objet et pour obtenir leurs droits. C’est le cas des 19 membres du groupe de Gdeim Izik dispersés dans 7 prisons au Maroc, alors que le droit international stipule qu’ils auraient dû être jugés et incarcérés au Sahara occidental. Nous demandons leur libération et sans attendre, le rétablissement du droit de visite à son époux de Claude Mangin Asfari. Le corolaire de cette occupation illégale est le pillage des richesses naturelles, en infraction au droit international et aux arrêts de la Cour de justice européenne.

Pour soustraire cette réalité aux yeux du monde, le libre accès au Sahara occidental depuis quatre années est entravé pour les observateurs et les journalistes indépendants, alors que votre pays n’a aucun mandat international sur son sol.

En souhaitant que le processus de décolonisation s’achève au plus vite dans l’intérêt réciproque du peuple du Sahara occidental qui souffre de la guerre depuis 45 ans et du peuple du Maroc qui paie un lourd tribu à ce conflit, je vous prie de croire, Majesté, à l’expression de mes salutations distinguées.

Le Président Jean-Paul ESCOFFIER


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Monsieur Paul KAGAME Président de L’Union Africaine
Monsieur le Président,

La répression de la population sahraouie, les harcèlements, mesures de rétorsion à l’égard des défenseurs des droits de l’homme et les entraves au libre accès des observateurs et journalistes indépendants à ce territoire non autonome, sont devenus la marque de fabrique de l’occupation marocain au Sahara occidental.

Comme nombre d’organisations et de personnalités à travers le monde, l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique soutien le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénonce les violations graves perpétrées par l’armée et les administrations marocaines depuis octobre 1975. Et tout particulièrement l’acharnement répressif à l’égard des prisonniers politiques sahraouis qui multiplient les grèves de la faim pour dénoncer les mauvais traitements, harcèlements et humiliations dont ils sont l’objet et pour obtenir leurs droits. C’est le cas des 19 membres du groupe de Gdeim Izik dispersés dans 7 prisons au Maroc, alors que le droit international stipule qu’ils auraient dû être jugés et incarcérés au Sahara occidental. Nous demandons leur libération et sans attendre, le rétablissement du droit de visite à son époux de Claude Mangin Asfari. Le corolaire de cette occupation illégale est le pillage des richesses naturelles, en infraction au droit international et aux arrêts de la Cour de justice européenne.

Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, rendu public le 10 octobre, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a accablé le Maroc sur la question des droits de l’homme, notamment l’usage de la torture dans les territoires sahraouis occupés. Il préconise « une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de la personne pour veiller à assurer la protection de tous les habitants du Sahara occidental », ce qui sous-tend que Conseil des Droits de l’Homme mis en place par le roi du Maroc n’exerce pas cette fonction.
Le royaume du Maroc est devenu le 55ème pays de l’Union Africaine en janvier 2017 dont il a signé l’acte constitutif. Il doit aujourd’hui en respecter les principes, de même que les résolutions du dernier sommet des chefs d’États africains. Avec en son sein les deux protagonistes du conflit de décolonisation inachevée du Sahara occidental, l’Union Africaine peut aujourd’hui peser de tout son poids pour la mise en application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU sur le droit à l’indépendance des peuples et des pays colonisés.

L’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique espère que le Haut Représentant de l’UA, l’ancien Président du Mozambique Joaquim Antonio Chissano pourra se rendre au Sahara occidental afin d’y consulter toutes les parties intéressées.

Je vous adresse ci-joint, une pétition dont les signatures on été recueillies à Paris à l’occasion de la Journée Mondiale de la Paix. Les signataires exigent en particulier le respect du droit de visite de Madame Claude Mangin-Asfari à son mari condamné à 30 ans de prison, la libération de tous les prisonniers d’opinion sahraouis, l’arrêt de la répression coloniale et l’organisation du référendum d’autodétermination libre et sans contrainte du peuple sahraoui.

Comptant sur votre diligente attention, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes salutations respectueuses.

Le Président Jean-Paul ESCOFFIER