CNDD – COORDINATION NATIONALE POUR LA DEMOCRATIE A DJIBOUTI

COORDINATION NATIONALE POUR LA DEMOCRATIE A DJIBOUTI (CNDD))
>> Communiqué de presse


Les forces et personnalités politiques djiboutiennes signataires du présent communiqué de presse ainsi que les personnalités et organisations qui se reconnaissent en elles, sont conscientes de leurs responsabilités vis-à-vis du peuple djiboutien. Elles mesurent la gravité de la situation à Djibouti qui est susceptible d’entraîner une explosion sociale et une intensification de la guerre civile. Elles sont profondément préoccupées par la misère morale et matérielle que vit le peuple djiboutien. Elles considèrent le refus délibéré du régime de respecter ses engagements, notamment les accords de paix qu’il a signés, mais aussi les dispositions à visée démocratique de la Constitution du 15 septembre 1992. Elles prennent en compte l’appel en date du 26 septembre 2009 des partis légalisés d’opposition coalisés au sein de l’Union pour l’alternance démocratique (UAD), appel pour, entre autres choses, un véritable multipartisme intégral, une véritable décentralisation, une justice indépendante, une Commission électorale nationale réellement indépendante, le respect des libertés fondamentales (syndicale, d’expression, de presse, etc.) et des droits de l’Homme.

Elles condamnent fermement la politique du pouvoir répressif, anti-démocratique, anti-social et anti-économique de Monsieur Ismaël Omar Guelleh. Elles condamnent la modification de la Constitution en date du 19 avril 2010 par Monsieur Ismaël Omar Guelleh pour s’arroger un troisième mandat présidentiel le 8 avril 2011 et s’ouvrir la voie à une présidence à vie.

Les personnalités et forces démocratiques signataires sont convaincues que seule l’unité de l’opposition sur des bases claires et inclusives peut enclencher une dynamique populaire de nature à entraîner des changements fondamentaux répondant aux aspirations de notre peuple. Elles sont convaincues que la démocratie est l’unique voie permettant au peuple djiboutien de sortir du calvaire et de s’engager sur le chemin de la concorde nationale et du progrès socio-économique.

Aussi ont-elles décidé de renforcer l’unité de l’opposition, de coordonner leurs efforts et d’intensifier les luttes pour le changement démocratique. Pour unifier leurs discours politiques, se concerter dans la réflexion comme dans la décision et mieux coordonner leurs actions, elles ont convenu de la mise en place d’une Coordination nationale pour la démocratie à Djibouti (CNDD). Les personnalités politiques, qu’elles soient fondatrices ou admises ultérieurement, sont membres directs de la CNDD et chaque mouvement (fondateur ou admis ultérieurement) y est représenté par deux de ses dirigeants.

Dans le cadre de la CNDD, les personnalités et forces démocratiques fondatrices ont adopté une plateforme politique articulée autour d’un projet alternatif qui se décline en ces axes :
1. l’instauration d’un État de droit et de démocratie où la séparation des pouvoirs et le pluralisme politique soient effectifs ;
2. le respect des libertés fondamentales (d’expression, d’association et syndicale, de presse, de manifestation, etc.) et des droits de l’Homme ;
3. la mise en œuvre d’une politique économique équilibrée où secteurs public, privé et coopératif se complètent au service du développement harmonieux et durable de toutes les régions du pays ainsi que de la justice sociale ;
4. une politique étrangère guidée par :
*l’intérêt national,
*le respect mutuel
*la coopération régionale, intercontinentale et internationale,
*la solidarité et l’amitié entre les peuples ;
5. la formation d’un gouvernement d’union nationale de transition, regroupant l’ensemble des forces politiques, associations et personnalités de la société civile favorables au changement. Ce gouvernement de transition sera chargé de mettre en œuvre les résolutions de la charte de transition élaborée par les acteurs politiques, économiques et sociaux, notamment :
*les questions afférentes aux réformes politiques, citoyennes et sécuritaires, en particulier celles instituant une véritable décentralisation et la reconstruction des zones détruites par la guerre,
*la refonte des listes électorales, la mise en place d’une véritable commission électorale nationale indépendante ainsi que l’organisation d’élections générales libres et démocratiques placées sous observation internationale.

Les organisations et personnalités signataires invitent solennellement les forces vives de la nation, qu’elles soient politiques, sociales, culturelles ou économiques, à rejoindre cette nouvelle impulsion unitaire et à contribuer à l’avènement d’une société djiboutienne démocratique, juste, fraternelle et prospère.

Fait à Paris, le 1er février 2012

Pour le FRUD,
Mohamed Kadamy Youssouf

Pour le MRD,
Daher Ahmed Farah

Pour Mohamed Moussa Aïnaché,
Figure politique nationale