Communiqué de l’AFASPA du 11 novembre 2006 : « IL EST TEMPS DE METTRE UN TERME A L’IMPUNITÉ D’ISRAËL ! HALTE AU MASSACRE ORGANISÉ DU PEUPLE PALESTINIEN ! »

IL EST TEMPS DE METTRE UN TERME A L’IMPUNITÉ D’ISRAËL !

HALTE AU MASSACRE ORGANISÉ DU PEUPLE PALESTINIEN !


A Beit Hanoun, en bande de Gaza, ce sont 18 nouvelles victimes innocentes qui s’ajoutent aux 56 civils qui ont trouvé la mort au cours des dernières semaines dans les territoires palestiniens occupés.

Malgré la pression nouvelle et encourageante des nombreuses condamnations internationales, la tragédie d’un peuple se poursuit sans espoir de voir cesser souffrances et morts parmi les siens.

Un massacre de plus pour une armée israélienne qui considère n’avoir de compte à rendre à personne !!!
Il est certain que l’impunité rend irresponsable, mais en soutenant cette impunité la communauté internationale et ses institutions engagent de facto leur propre responsabilité au regard de tous les peuples du monde.
Ce ne sont pas les excuses de la ministre des Affaires étrangères et les déclarations du vice-premier ministre Amir Peretz ordonnant une commission d’enquête – qui comme par le passé, ne désignera jamais de coupables – qui vont rassurer l’opinion publique mondiale, après l’horreur qui a frappé Beit Hanoun !

Pour notre part, nous sommes convaincus que ce nouveau massacre n’a rien d’une erreur de tir comme le prétendent les autorités israéliennes… c’est un acte délibéré pour miner l’accord Fatah-Hamas en vue de constituer un gouvernement d’union nationale… et délégitimer toute perspective de négociation pour poursuivre la colonisation-annexion qui n’a cessé de se développer depuis la trêve respectée par toutes les organisations palestiniennes de résistance depuis deux ans.

Rappelons que ces derniers jours, les discussions entre le Fatah et le Hamas avaient sensiblement évoluées. En effet, la presse palestinienne avançait la date d’un possible accord sur la nomination d’un nouveau premier ministre prévoyant l’installation d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 (document dit des prisonniers), ce qui revenait à reconnaître implicitement l’existence d’Israël.
Mais de cela, Israël n’en veut pas ! Il en a fait la démonstration depuis, en ne respectant aucun de ses engagements, depuis les accords d’Oslo en passant par la feuille de route, l’arrêt de la construction du mur de la honte et autres résolutions de l’ONU…

Malgré cela, le Conseil de sécurité des Nations Unies se contente d’appeler Israël à reconsidérer sa politique de pression militaire à Gaza !!! Inconcevable, intolérable même, car les crimes contre le peuple palestinien, les crimes contre leur terre, contre leur avenir relèvent du droit humanitaire international et doivent cesser sans préalable. Cette absurdité qui veut que l’occupé soit contraint de remplir toujours plus de conditions préalables et subisse les sanctions doit également cesser.
Faut-il rappeler que les trois conditions, de reconnaissance d’Israël, de cessation de la violence et de respect des accords passés n’ont aucun équivalent côté israélien qui continue avec cynisme a parler d’autodéfense sécuritaire ! Il faut aujourd’hui plus que jamais se poser la question avec courage : Qui doit cesser la violence et qui est responsable de la violence ?

Il est impossible de tolérer et de laisser subir des pressions politiques d’où qu’elles proviennent, alors même que la source du conflit, l’occupation, se poursuit sauvagement.

Nous ne pouvons plus, et ne devons plus permettre que les regards soient détournés de ce qui est la cause originelle des pires maux des populations palestiniennes : l’OCCUPATION. L’occupation a toujours engendré la résistance.

Aussi avons-nous le devoir d’agir en soutenant ceux qui résistent pour inverser l’ordre des choses, car la violence, celle qui se déploie aujourd’hui à Gaza, celle qui s’est déployée hier au Liban, celle qui se déploiera demain partout si la légalité internationale peut être ainsi bafouée sans conséquence aura raison de tous ceux qui n’acceptent pas la liberté de vivre indépendant et autonome sur la terre de leurs ancêtres.

En dénonçant cette impunité et le chaos qu’elle génère, c’est, pour notre association un moyen d’apporter notre solidarité et notre soutien à un peuple qui continue de résister.

Nous serons là pour défendre le droit et la justice devant l’ampleur des crimes de guerre commis par l’armée israélienne et les violations systématiques du droit international :

• Nous demandons au gouvernement français d’assumer ses engagements sur l’application pleine et entière de la IVème Convention de Genève imposant la protection des populations civiles en temps de guerre.

• Nous demandons l’envoi d’une force de protection des populations civiles sous l’égide des Nations Unies.

• Nous exigeons la levée de la suspension de l’aide publique à l’autorité palestinienne.

• Nous exigeons la suspension immédiate – conformément au vote du parlement européen en 2002 – de l’accord d’association signé entre l’UE et Israël, ainsi que la suspension immédiate des accords de coopération militaire entre la France et Israël.

• Nous appelons une nouvelle fois le gouvernement français, comme les autorités de l’Union européenne, à agir pour le respect du droit et pour l’application des résolutions de l’ONU relatives à la Palestine.

C’est le préalable à l’établissement d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens dans deux Etats souverains.

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AFASPA (Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique)

Bagnolet, le 11 novembre 2006