Bachir Ben Barka et Me Maurice Buttin mis en examen

On aura tout vu ! Les accords de coopération judiciaires entre la France et le Maroc fonctionnent « merveilleusement bien ». Il faut bien ça pour redorer l’honneur de ce ce serviteur zélé des basses œuvres d’Hassan II. Et pourquoi ne serait-il pas décoré de la légion d’honneur comme il y a deux ans pour le chef de la DST accusé par le prisonnier politique sahraoui Naâma Asfari et le boxeur marocain Zakaria Moumni d’avoir été torturés sous sa direction? Question d’équité !


COMMUNIQUE DE LA FAMILLE DE MEHDI BEN BARKA ET Me
MAURICE BUTTIN
SUITE AUX PLAINTES DE MILOUD TOUNZI (CHTOUKI)

Le mercredi 18 janvier 2017, Bachir Ben Barka et Me Maurice Buttin ont été mis en examen, suite aux
plaintes pour « diffamation publique » déposées par l’ancien agent marocain, membre des services secrets
marocains (CAB 1) Miloud Tounzi.. Celui-ci prétend que lorsque nous affirmons qu’il est la même
personne que le Chtouki mis en cause dans l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka et
condamné par contumace par la Cour d’Assises de la Seine en 1967, cela « porte atteinte à son honneur et sa
considération ».

La plainte et les mises en examen concernent également Patrick Ramaël (avant-dernier juge
d’instruction en charge du dossier), Joseph Tual (journaliste à France Télévisions), Frédéric Ploquin
(journaliste à Marianne) et Marc Baudriller (journaliste écrivain). Il faut souligner que, une fois encore,
le plaignant n’a pas eu le courage de se déplacer lui-même, laissant le soin du dépôt des plaintes à son
avocat français.

Ainsi, au moment où les blocages politiques au nom de la raison d’Etat – aussi bien marocaine que
française – continuent d’empêcher la justice de progresser dans l’établissement de la vérité sur la
« disparition » criminelle de Mehdi Ben Barka, l’un des personnages clé de la disparition de ce dernier
s’en prend scandaleusement à la famille de la victime et à son avocat.

Dès les procès des ravisseurs de Mehdi Ben Barka devant la Cour d’Assises de la Seine en 1966 et 1967,
le nom de Miloud Tounzi a été associé à celui de Chtouki. Depuis, aussi bien dans le cadre de
l’instruction judiciaire ouverte à Paris que dans de nombreuses publications tant au Maroc qu’en France
et, également, lors de son audition par l’Instance Equité et Réconciliation à Rabat en 2005,
l’identification entre Miloud Tounzi et Chtouki est devenue un fait établi.

Aujourd’hui, au lieu de contribuer à faire connaître la vérité, Miloud Tounzi (et ceux qui le soutiennent)
préfère porter plainte. En usant de tels procédés d’intimidation, ils pensent, décourager la famille Ben
Barka et son avocat, ainsi que tous ceux qui aspirent à la vérité et à la justice, de poursuivre le travail
acharné, entamé il y a plus de 50 ans, pour connaître les circonstances exactes de la disparation du
leader marocain.

Notre indignation devant cette provocation scandaleuse est à la mesure de la responsabilité que portent
principalement les autorités françaises et marocaines qui continuent d’entraver l’action de la justice,
notamment en maintenant le secret de la défense (France) ou en n’exécutant pas les Commissions
rogatoires internationales (Maroc), protégeant ainsi ce plaignant criminel et ses associés, et leur
garantissant l’impunité.

Paris le 20 janvier 2017