Lettre au Ministre des Affaires Etrangères de la France

Monsieur le Ministre,

Une nouvelle fois les droits humains sont bafoués dans la République de Djibouti, non seulement à l’égard des populations civiles mais aussi envers les trop rares démocrates qui tentent de les dénoncer et de s’y opposer.

Comme vous le savez, le 18 mars dernier, Jean Paul Noël, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme (LDDH), a été condamné, à six mois d’emprisonnement ferme par le tribunal de Djibouti pour avoir demandé une enquête sur le charnier découvert le 7 février 2007 au Day, non loin de la résidence secondaire du Président de la République, et pour avoir dénoncé le viol d’une jeune femme handicapée le 28 février 2007 par des soldats de la Garde Présidentielle .

L’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique se joint à l’Observatoire pour le Respect des Droits Humains à Djibouti et au Comité des Femmes Djiboutiennes contre les Viols et l’Impunité pour dénoncer cette condamnation scandaleuse et la répression qui s’intensifie à l’encontre des personnes qui dénoncent les violations des Droits Humains durant le deuxième mandat présidentiel d’Ismael Omar Guelleh.

La France qui dispose d’une base militaire à proximité de telles exactions ne peut les cautionner dans un silence coupable. Nous vous demandons par la présente d’intervenir pour :

– La libération immédiate de Jean Paul Noël dont l’état de santé est inquiétant,

– La fin des harcèlements de tous les démocrates djiboutiens,

– Qu’une enquête indépendante soit menée pour faire toute la lumière sur le charnier découvert au Day le 7 février 2007,

– La fin de l’impunité pour les auteurs des massacres et des viols.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations distinguées.

Michèle DECASTER

Secrétaire Générale de l’AFASPA

Bagnolet le 28 Mars 2007