Rassemblement contre la visite en France du Président djiboutien

A l’appel de la diaspora Djiboutienne en France et en Belgique, soutenue par l’ensemble des forces de l’opposition djiboutienne, des associations de la société civile, ainsi que des associations françaises et africaines un rassemblement s’est tenu durant plusieurs heures à proximité de l’Ambassade de Djibouti où une réception était organisée en présence du dictateur lui-même.


Un rassemblement bon-enfant, où les hommes et femmes (certaines victimes des viols de la soldatesque djiboutienne) ont clamé des slogans dénonçant les crimes de la dictature et la complicité de la France qui ferme les yeux. Des instruments traditionnels accompagnaient les clameurs des participants qui distribuaient des tracts aux passants du quartier, habituellement tranquille, du 16ème arrondissement. Des jeunes gens ont demandé des explications sur une situation dont ils n’avaient jamais entendu parler dans les médias ou les réseaux sociaux. Ils ont à leur tour brandi des affichettes quelques instants en signe de solidarité. Les militants les ont renseignés sur les raisons de leur action :

Dénoncer :

les violations des droits humains en République de Djibouti, qui perdurent depuis 41 ans, le refus des verdicts des urnes (aux élections législatives de 2003 et 2013) et l’alternance pacifique,

Pour protester :

– contre les massacres des civils à Arhiba, Djibouti, Yoboki, Barislé, Obock, Tadjourah, Buldhuqo

– contre les arrestations arbitraires et les violences infligées, chaque jour aux habitants du Nord et du Sud-ouest du pays, accusés d’avoir des liens de parenté avec les membres du FRUD;

– Contre les exécutions extrajudiciaires qui se poursuivent : Ibrahim Bakaré près d’Obock, tué par l’armée le 24 septembre (son frère Abdoulkader, torturé et laissé pour mort), et Ali Dini, un père de famille, tué à Balho par les soldats, le 23 octobre accusés de sympathie à l’égard du FRUD.

– Contre les tortures infligées aux personnes arrêtées par les gendarmes et les militaires,

– contre les violences faites aux femmes et notamment des viols des femmes Afar et l’impunité dont bénéficient les soldats violeurs de l’AND

– Contre la criminalisation des actions politiques, les harcèlements et les arrestations des militants politiques et syndicaux : arrestations de cinq dirigeants du MODEL le 18 octobre; de l’activiste Rachid Djama le 20 octobre à Ali Sabieh, et d’Abdisalam Ismael, militant de RADDE le 21 octobre à Djibouti.

– Pour exiger:

– une enquête indépendante sur les assassinats politiques dans les prisons : Mahdi Ahmed Abdillahi en 2009, Mohamed Elmi Rayalé en Aout 2013, Houmad Ismaïl et Abdo Ahmed Momin le 14 février 2016, Mohamed Hamadou Molta en avril 2017 et Mohamed Ahmed Jabha en Août 2017-

– le jugement des responsables des crimes de masse (Arhiba et Buldhuquo), des actes de torture, des viols des femmes Afar par l’armée et violations graves des droits de l’Homme.

– La levée du blocus imposé aux habitants des régions du Nord et du Sud-Ouest depuis 41 ans,