Pour un débat national à MADAGASCAR

L’escalade à laquelle nous assistons à Madagascar confirme les craintes que l’AFASPA exprimait dans son communiqué du 30 janvier 2009 . Nous condamnons le lâche massacre perpétré sur des civils aux mains nues par la garde présidentielle. Le président malgache Ravalomanana en porte l’entière responsabilité.


Force est de constater que :
– Le président refuse d’entendre et d’écouter la colère du peuple qui ne supporte plus la misère dans laquelle il est maintenu et qu’il subi. Il n’a pour toute réponse que la force meurtrière.
– Le maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina (parvenu par les mêmes moyens que le président qu’il combat), et son entourage ne proposent pas de projet alternatif à la politique libérale corrompue et autoritaire du pouvoir en place, lequel répondrait aux besoins du pays et de sa population. Ils n’offrent pour toute perspective qu’une simple alternance de personnel politique non issu d’un processus électoral : une telle solution ne donnera aucune garantie de véritables changements allant dans le sens des intérêts de la population.

Il est urgent qu’un véritable débat national s’engage avec les partis politiques, les forces vives constituées par les syndicats et la société civile, et non pas un simple tête-à-tête Ravalomanana-Rajoelina comme d’aucuns le proposent.

Seules des mesures d’urgence pourront ramener un climat de sérénité dans le pays, principalement :
– enrayer les spéculations sur les produits de première nécessité,
– abandonner la cession des terres paysannes aux multinationales,
– garantir la liberté d’expression des médias et des citoyens,
– engager des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de la répression,
– libérer les prisonniers politiques mais aussi les paysans condamnés (à mort, aux travaux forcés etc.) au nom de l’agrobusiness…

Compte tenu de la dégradation rapide de la situation, il est impératif de protéger la Grande Ile de l’instauration d’un pouvoir militaire.

Bagnolet le 9 Février 2009