Police et Justice marocaines célèbrent le 1er Mai à leur manière

Deux militants syndicalistes et de défense des droits humains arrêtés dans les locaux du syndicat UMT d’Agadir à l’issue de la manifestation du 1er Mai 2007. Ils ont été condamnés le 9 Mai à 2 ans de prison ferme et 10 000 dhs d’amende.


Les militants Abderrahim KARRAD, ouvrier agricole, membre du Bureau National du Syndicat National des Ouvriers Agricoles affilié à la Fédération Nationale du Secteur Agricole/UMT et Mahdi BARBOUCHI, étudiant, membre de l’AMDH, ont été interpellés le 1er Mai après la manifestation qui se situait dans le cadre de la coordination contre la cherté de la vie au Maroc.

Ces deux militants également membres de la Voix Démocratique (parti de la gauche radicale marocaine) ont été présentés le 3 mai au matin au Parquet d’Agadir qui a décidé de les poursuivre pour « atteinte au sacré ». Les militants ont nié catégoriquement les accusations et déclaré avoir scandé les slogans officiels de la centrale syndicale. Leurs défenseurs ont insisté sur l’absence de toute preuve dans le dossier. En effet, les accusations reposent sur les dires d’un agent de sécurité qui dans sa déclaration prétend ne pas écouter des slogans clairement hostiles à la sainteté de la personne du roi ou du prince héritier ou à la famille royale. D’autre part, les PV ont été signés sous la torture et la menace de viol formulée par les enquêteurs à l’encontre des jeunes interpellés .

La défense a aussi insisté sur la nature du procès qui entre dans le cadre d’une limitation des libertés fondamentales, qui est en elle-même un retour vers les « années de plomb » que l’Etat déclare vouloir dépasser par la constitution de l’IER.