PÉTITION. CONTRE LA TORTURE À DJIBOUTI

DJIBOUTI : SILENCE, ON TORTURE !

À Djibouti, contester le régime en place est dangereux. Bien que le recours à la torture et aux mauvais traitements soit interdit, les forces de sécurité en usent abondamment pour réprimer les voix contestataires, et leur impunité est totale.

UN RÉGIME AUTORITAIRE

Djibouti, minuscule pays de la Corne de l’Afrique, est dirigé d’une main de fer depuis 1999 par le président Ismail Omar Guelleh.

Dans ce pays qui ne compte aucun député d’opposition au Parlement, dont le seul organisme de radiodiffusion national est gouvernemental, et dont la quasi-totalité des emplois dépendent de l’État, toute contestation politique et sociale est de fait proscrite. Répression de manifestations, arrestations arbitraires, actes de torture et mauvais traitements sont courants à l’encontre des rares contestataires du régime.

Aujourd’hui, au moins soixante-dix prisonniers politiques sont incarcérés à la prison centrale de Djibouti dite «Gabode» dans des conditions déplorables. Parmi eux, Mohamed Ahmed, dit «Jabha», trente-neuf ans, militant du Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD), mouvement politique d’opposition autrefois armé. Pour avoir essayé de défendre une femme enceinte que des soldats de l’Armée nationale djiboutienne (AND) tentaient de violer, Mohamed Ahmed a été arrêté le 1er mai 2010. Pendant ses premières semaines de détention, il a été gravement torturé – bastonnades, simulacres d’exécution, privation de nourriture – par des éléments de l’AND, des services de sécurité et de la gendarmerie. À ce jour, aucune charge n’a été retenue contre lui. De plus, il n’a toujours pas pu rencontrer un avocat ni bénéficier des soins médicaux dont il a besoin suite aux tortures qu’il a subies. Les coups violents qui lui ont été assénés lui ont fracturé des côtes et l’absence de soins aggrave son état : il se nourrit avec grande difficulté et a du mal à se mouvoir.

UN ALLIÉ DE L’OCCIDENT

Située au débouché de la mer Rouge et du golfe d’Aden, Djibouti occupe une position stratégique permettant de protéger une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. Son port abrite les forces navales de la communauté internationale dans les opérations anti-piraterie. C’est également un allié fidèle des États-Unis dans la guerre contre le terrorisme dans la péninsule arabique et en Somalie. Le camp Lemonnier est la seule base militaire américaine d’Afrique. La CIA y disposerait d’installations pénitentiaires secrètes où des présumés terroristes transiteraient pour y être interrogés. Le pays abrite également la plus importante présence militaire française à l’étranger. En acceptant, sans retenue, de coopérer avec la communauté internationale et particulièrement l’Occident, Djibouti a gagné leur amitié et leur silence sur l’absence de réelle démocratie et sur les atteintes aux droits de l’homme qui y sont commises régulièrement.


BANALISATION DE LA TORTURE

Mandaytou Ali Daoud a été arrêté en mars 2011 à Randa. Il a été torturé pendant quatre jours dans un camp militaire
situé dans le nord du pays par des éléments du Service de documentation et de sécurité (SDS). Actuellement détenu, il n’est pas autorisé à rencontrer un avocat de son choix ni un médecin malgré les blessures qu’il a subies et des douleurs persistantes au ventre.

Ibrahim Borré Ali, berger de Syaru, localité située au sud-ouest du pays, a été arrêté en janvier 2011, par des éléments de l’AND pour des raisons qui nous sont à ce jour inconnues. Il a été sévèrement torturé alors qu’il était détenu au secret dans divers camps militaires du nord du pays à tel point qu’Il a dû être hospitalisé à l’hôpital Paul Faure pour de multiples hémorragies. Il est actuellement menotté à son lit d’hôpital.


DJIBOUTI : SILENCE, ON TORTURE !
CONTRE LA TORTURE À DJIBOUTI
JUIN 2011 – APPEL DU MOIS – Agir avec l’ACAT Franc
ACTION DES CHRÉTIENS POUR L’ABOLITION DE LA TORTURE
acat@acatfrance.fr • Site web www.acatfrance.fr


PÉTITION Contre la torture à Djibouti

Contre la torture à Djibouti (CTD) est une initiative solidaire proposée par Les nouvelles d’Addis, agence de presse dédiée à la zone Afrique de l’Est-Arabie du Sud, dirigée par Colette Delsol.

ACTION / CTD / 8 JUIN 2011

CTD SOUTIENT L’ACTION DE l’Observatoire pour le respect des droits humains à Djibouti (ORDHD). Initiateur et diffuseur des alertes crédibles concernant la situation des prisonniers politiques et des militants des droits humains à Djibouti, l’ORDHD est une des sources fiables des réseaux de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT).

CONTEXTE DJIBOUTIEN. Dans une région des plus surveillées au monde par la communauté internationale (terrorisme, trafic d’armes, piraterie maritime…), un petit pays, Djibouti, réprime et réduit l’expression démocratique, au vu et su du monde, usant sans scrupules de la torture et du viol interdits par les lois et traités internationaux que ce pays a lui-même signés.

SITUATION DE PRISONNIERS POLITIQUES DÉTENUS À DJIBOUTI. Selon des renseignements recueillis par l’ORDHD, près de soixante prisonniers sont toujours détenus à la prison de Gabode ; la majorité d’entre eux n’ont eu jusqu’à ce jour accès, ni à un avocat ni à un médecin. Plusieurs de ces détenus ont subi et continuent de subir de graves actes de torture physique et psychologique.

MOHAMED AHMED JABHA va un peu mieux. Il a pu obtenir des consultations à distance avec un médecin. Il souffre d’un ulcère gastrique mais ses hémorragies digestives auraient cessé. Il n’entend plus rien de son oreille gauche (séquelles des tortures, tympan complètement éclaté). L’ORDHD lui a fait parvenir médicaments, vitamines et médicaments anti-douleur).

IBRAHIM BORRE ALI (22/25 ans ?) est toujours détenu dans l’ancien centre Paul-Faure à Djibouti, après avoir été “ballotté” d’une caserne à l’autre de l’Armée djiboutienne, pendant plusieurs mois. Il est menotté de jour comme de nuit à son lit d’hôpital (on n’en connaît pas la raison). Depuis plusieurs semaines, il refuse toute nourriture et il est sujet à des crises nerveuses répétées. Les chocs physiques et psychologiques qu’il a subis devraient entraîner son transfert immédiat à l’hôpital Bouffard (hôpital de l’Armée française) où il pourrait recevoir des soins appropriés.

AHMED AIDAHIS se trouverait depuis plusieurs mois à la Section de recherche et de documentation de la gendarmerie (SRD). Il aurait été torturé. Depuis quelques semaines, il a changé de cellule. Il se trouve dans une chambre sans fenêtre, non éclairée, par 45°. Il souffre beaucoup des séquelles de tortures qui lui ont été infligées par les gendarmes de la SRD.

MANDAYTOU ALI DAOUD est entre les mains de gendarmes de la SRD. Il a entre 38/40 ans, il est originaire du nord du pays (district de Tadjourah) village de Adaïlou, il a été arrêté vers la fin du mois de mars du côté de Randa, après avoir transité par un camp militaire dans le nord, où il a passé 4 jours. Il serait actuellement détenu à la Gendarmerie (SRD), il dit qu’il a été frappé. Il se plaint de douleurs au ventre. Pas d’accès à un avocat, ni à un médecin.

ABDI HOUSSEIN OMAR, jeune homme de 22 ans, originaire d’Ali Sabieh, a été arrêté le 24 février, en même temps que Hassan Robleh, toujours détenu à la prison de Gabode. Il a été détenu pendant 29 jours par le SDS (Service de documentation et de sécurité) où il a été torturé. Il a finalement été libéré (sans qu’on en sache la raison). Des passants l’ont trouvé Avenue 13, yeux bandés, gisant sur le sol. Il souffre beaucoup des séquelles des tortures subies sur les parties génitales.

FARAH ABADID HILDID, militant des droits humains, arrêté le 5 février 2011. Il a été sauvagement battu par les gendarmes de la Section des recherches. Coups violents sur la tête, le dos et sur les épaules. Séquelles : cicatrices visibles sur le corps, violents maux de tête, douleurs lombaires. Sans accès aux soins jusqu’à ce jour.

MOHAMED IBRAHIM WAISS, militant du MRD (Mouvement pour le rassemblement démocratique), arrêté le 9 février 2011. Détenu actuellement à Gabode dans des conditions difficiles. Il a transité par la brigade de Gendarmerie (SDR), où il a été torturé lors de l’interrogatoire (coups de pieds, coups de matraque, gifles). Sans accès aux soins jusqu’à ce jour.

HORMIS CES PRISONNIERS, pour lesquels des témoignages crédibles de tortures ont été recueillis par l’ORDHD, de
nombreuses autres personnes ont été placées arbitrairement en détention à la veille de l’élection présidentielle, parmi lesquelles plusieurs

MERCI DE SIGNER ET FAIRE CIRCULER LA PETITION CTD,
POUR QUE LES PRISONNIERS DJIBOUTIENS NE MEURENT PAS SOUS LES COUPS DE LEURS BOURREAUX

• CTD demande aux autorités djiboutiennes de garantir l’intégrité physique et psychologique des détenus ;

• CTD demande la libération immédiate de tous les prisonniers contre lesquels ne pèse aucune charge et le libre accès à un avocat et à des soins médicaux appropriés pour ceux qui sont condamnés ;

• CTD demande aux dirigeants occidentaux, particulièrement à ceux des pays disposant de bases militaires à Djibouti, d’intervenir auprès de leur homologue djiboutien afin d’obtenir une enquête sur ces tortures et la condamnation de leurs auteurs ;

• CTD demande à tous les amis de Djibouti, des Djiboutiens et des droits de l’homme : de se mobiliser sans relâche, de prendre des initiatives, pour que cessent immédiatement ces actes barbares et que tous les prisonniers à Djibouti soient traités conformément aux règles des Nations unies.

Ci-dessous, Fichiers PDF attachés :
– ACAT Appel du Mois (juin 2011)
– ACAT Lettre d’intervention Djibouti
– Pétition Contre la torture à Djibouti


ADRESSES, LIENS, TÉLÉCHARGEMENTS

(1) Adresse du président djiboutien :
• Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh, président de la République,
Palais présidentiel, BP 6, Djibouti-ville, République de Djibouti,
Tél. / Fax : 00 253 35 50 49 / 00 253 35 02 01

(2) Liens avec nos organismes référents :
• OMCT : http://www.omct.org
• LES NOUVELLES D’ADDIS : http://www.lesnouvelles.org
• ORDHD : ordhd@hotmail.com
• ACAT : http://www.acatfrance.fr

(3) Pour signer et faire signer la pétition :
• Pétition en ligne : http://www.PetitionOnline.com/CTD11061/petition.html
• Pétition pdf en téléchargement :
http://www.lesnouvelles.org/solidaires/djibouti/CTD_petition20110606.pdf
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