Nouveaux apports sur l’implication de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda

Depuis la Commission d’enquête citoyenne (CEC) de 2004, aucune rencontre d’importance n’a fait le point sur l’implication de la France dans le génocide des Tutsi en 1994. Pourtant d’importants apports ont été faits depuis : côté français avec, par exemple, la diffusion de documents provenant d’archives de l’Élysée, côté rwandais avec la publication des travaux des commissions Mucyo et Mutsinzi. D’autres documents ou témoignages, provenant du TPIR, d’autres procédures judiciaires ou de travaux de chercheurs, ont été publiés. Les écrits ou interviews de militaires français, qui s’attachent à dénier toute responsabilité dans ces événements sanglants, apportent également parfois des informations inédites.


Le peu d’intérêt suscité par ces apports, tant dans les médias où sévit un négationnisme d’une virulence inconnue jusqu’alors, que dans la recherche universitaire, nous a incité à réunir historiens, journalistes, juristes, parlementaires, militants des Droits de l’homme, pour exposer le résultat de leurs travaux, confronter leurs conclusions et relancer le débat.

Le colloque vise à présenter les faits nouveaux concernant l’implication de l’appareil d’État français dans la préparation et la perpétration du génocide, et à récapituler les charges qui pèsent sur les responsables français. Il se propose aussi d’analyser comment l’application de la doctrine française de la guerre révolutionnaire et l’adhésion des autorités politiques et militaires françaises au racisme anti-tutsi, fondement de l’État Rwandais depuis 1959, ont pu mener la France à soutenir l’extermination programmée des Tutsi rwandais. Il s’interrogera sur les manoeuvres de l’État français pour éluder sa responsabilité et les perspectives judiciaires possibles des plaintes en France de victimes du génocide. Il discutera de la situation matérielle, physique et morale des rescapés et de la manière dont ils pourraient obtenir le versement de réparations par la France.

Enfin il s’interrogera sur le silence de tous les candidats à l’élection présidentielle à propos de la participation de l’appareil d’État français à ce génocide ; il discutera des modalités qui permettraient de remettre dans le débat public la question des errements criminels de l’État français et des moyens d’y mettre un terme.

Samedi 12 novembre 2011 de 13 h à 22 h (entrée libre)

Espace Jean Dame 17, Rue Léopold Bellan 75002 Paris
Métro : Sentier

Table-ronde pour poursuivre les recherches

Dimanche 13 novembre de 9 h 30 à 12 h 30
CIP, 13 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris
Métro : Strasbourg-Saint-Denis