« Les Membres de la délégation (ad hoc pour le Sahara Occidental), toutes tendances politiques confondues (sept eurodéputés des différents groupes parlementaires), regrettent profondément cette attitude de la part d’un pays pourtant partenaire privilégié de l’Union Européenne », a déploré le communiqué de presse publié à mercredi à Bruxelles.
Le Gouvernement marocain par l’intermédiaire du Président de la Chambre des Représentants du Maroc, Abdelwahed Radi, a demandé pour la énième fois « le report » de cette visite « moins de 48 heures avant le départ de celle-ci pour Rabat et El Aaiun » (…) « alléguant que tout rapport de la délégation ne serait qu’un plaidoyer des thèses de l’Intergroupe [Sahara] et du Front Polisario »
A cet égard, la Délégation ad hoc, présidée par M. Ioannis Kasoulides, a rappelé que sa composition « a été fixée irrévocablement par les groupes politiques du Parlement Européen » et par conséquent refuse le diktat marocain qui exige « un droit de regard sur la désignation de chacun des Membres » de la délégation et « revendiquent désormais explicitement, un accord sur [sa] composition ».
Indigné, M. Kasoulides membre du Groupe populaire européen et ancien ministre des affaires étrangères de Chypre, a estimé que «sa bonne foi a été abusée», et a rappelé que la délégation aborde le problème du Sahara «dans une optique humanitaire et régionale dans un esprit d’impartialité», et que si elle s’est rendue à Alger et dans les camps de Tindouf à la mi septembre, «c’était avec la conviction que le Maroc respecterait, à son tour, sa parole.»
Dirigée par M. Joanis Kasoulides, la délégation à laquelle le Maroc s’est opposé depuis plus de neuf mois, est composée de sept eurodéputés des différents groupes parlementaires de cette institution communautaire, qui avait adopté en octobre 2005 une résolution condamnant les violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental et appelé à organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Une résolution du PE, adoptée le 27 octobre 2005, avait appelé à «la protection des populations sahraouies, le respect de leurs droits fondamentaux, notamment à la libre expression et à la liberté de mouvement, conformément aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme, aux traités et aux conventions internationaux en matière de droits de l’homme». Elle avait alors exhorté le «Maroc à faciliter l’accès au territoire du Sahara occidental aux observateurs indépendants, aux représentants des organisations de défense des droits de l’homme ainsi qu’à la presse internationale»,