« Là-bas si j’y suis » … ou j’y suis pas …

Noam Chomski était l’invité de Daniel Mermet dans l’émission « Là-bas si j’y suis » lundi 27 mars 2011 pour traiter des soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Proche Orient et à l’intervention militaire en Libye. Le philosophe a souligné que la première de ces révoltes eut lieu en novembre 2010 au Sahara occidental où le campement des manifestants a été détruit par les forces armées marocaines. On pouvait s’attendre à ce que Daniel Mermet permette que l’auditeur en sache un peu plus sur un événement qui pour le moins qu’on puisse dire n’avait pas défrayé la chronique ni sur France Inter ni sur les autres ondes. Il n’en fit rien et proposa que son interlocuteur en revienne à l’Egypte et à la Libye.


Quelques minutes plus tard Noam Chomsky évoquant le soutien des puissances occidentales pour les régimes qui oppriment les peuples a parlé de la nécessité de dénoncer le soutien jusqu’au bout du dictateur Moubarak par Barack Obama et indiqué qu’il fallait également dénoncer celui du Maroc par la France. On pouvait s’attendre à ce que Daniel Mermet poursuive l’idée en indiquant que la France s’est opposée à l’envoi d’une mission d’observation au Sahara occidental suite à l’anéantissement du campement sahraoui, information qu’il connaît puisque donnée par Jean Paul Le Marec dans une émission précédente organisée avec le Monde Diplomatique. A cette occasion il s’étais étonné que la carte du Maghreb figurant dans les pages du journal n’indique aucun conflit dans le Sahara occidental où une Intifada pacifique a lieu depuis mai 2005 aboutissan au soulèvement de 20000 personnes à l’automne dernier.

« Nous prenons acte » avait répondu Daniel Mermet.

Acte ne semble pas suivi d’effet. La ligne rouge imposée par le Roi du Maroc sur ce qu’il convient de dire dans les médias marocains s’applique-t-elle aux ondes de France Inter et aux colonnes du Monde Diplomatique qui fait de la rétention d’information à l’égard de ses lecteurs car, quelle que soit l’opinion de sa rédaction sur ce conflit qui dure depuis plus de 35 années, le soulèvement populaire suivi d’une répression et de centaines d’arrestation est un fait et en tant que tel il ne doit pas être caché sur un document qui évoque les insurrections et manifestations qui se produisent. ?