Alors que notre pays, pas plus qu’un autre, n’a jamais reconnu que le territoire non autonome du Sahara occidental était partie intégrante du Maroc, la Francophonie conforte son occupation illégale par le royaume chérifien.
Courrier du 30 juillet 2020 adressé par le Président de l’AFASPA à M. Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État à la Francophonie, mettant en évidence l’hypocrisie de la position française sur ce conflit de décolonisation inachevée.
Monsieur le Secrétaire d’État,
Le site « Maroc diplomatie » nous informe de l’installation du siège du Réseau Afrique des maisons de la francophonie dans la ville de Dakhla située dans la partie occupée du Sahara occidental. Ce n’est pas nouveau pour le régime marocain d’organiser diverses initiatives internationales, afin de donner un vernis de légitimité à sa présence illégale dans ce territoire non autonome, duquel l’Assemblée générale de l’ONU lui a demandé à plusieurs reprise de se retirer.
Mais cette décision discourtoise conduit de fait à mettre notre pays dans l’illégalité internationale alors que la France n’a jamais reconnu le Sahara occidental comme faisant partie du royaume du Maroc. Ce qui a été réaffirmé récemment par la Cour Européenne de Justice.
Nombre de villes universitaires marocaines, où le Français est plus communément parlé seraient plus à même d’accueillir ce siège en toute légalité, qu’au Sud de l’ancienne colonie espagnole qui ne compte aucune université, mais offre de belles plages propices à l’organisation de séminaires de surf.
Nous souhaitons par la présente votre intervention auprès du Président de ce réseau, dont l’allégeance aux visées politiques de son pays augure mal son souci d’uvrer « pour le rayonnement de la langue française, le dialogue des cultures et la culture du dialogue ». En effet au Sahara occidental le dialogue se résume à celui de la matraque et au déni de la richesse de la culture sahraouie, exclue des programmes scolaires et de la médiathèque d’El Ayun, la seule du Sahara occidental, récemment ouverte après quarante cinq années de colonisation.
Je vous remercie de l’attention que vous apporterez à cette demande et vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire d’État, à l’expression de mes salutations distinguées.
Jean-Paul ESCOFFIER
Président