L’AFASPA exprime sa solidarité aux dix femmes djiboutiennes résidant en France et en Belgique qui ont effectué une grève de la faim de 19 jours pour protester contre les viols et crimes impunis du régime du dictateur Ismael Omar Guelleh à l’encontre des femmes et des familles des militants du FRUD au Nord du pays. Dans un communiqué, elles ont expliqué leur action de protestation et d’alerte de l’opinion publique internationale. Cette action a eu un retentissement international dont le reportage émouvant, référencé ci-dessus, rend compte. Ne manquez pas de le consulter !
Paris, le lundi 21 mars 2016
Dix femmes de Djibouti, résidant en France et en Belgique entament une grève de la faim le 25 mars 2016, pour dénoncer les viols des Femmes Afar par des soldats djiboutiens qui continuent dans l’impunité totale depuis septembre 1993, dans le Nord et le Sud-Ouest du pays.
Elles entendent protester contre ces violences et briser le mur de silence érigé autour des viols. Ces crimes se déroulent à quelques encablures des bases militaires française, américaine, nipponne et chinoise.
A Djibouti comme dans d’autres régions d’Afrique et du monde, le viol est utilisé comme une arme de guerre, visant à détruire l’identité des communautés.
L’impunité érigée en système en République de Djibouti rend impossible toute reconstruction pour ces femmes.
Depuis le début de la guerre civile en 1991, des centaines de femmes Afars ont été violées par l’armée gouvernementale à Djibouti. Ces femmes gardent pour beaucoup d’entre elles des séquelles physiques. Elles sont toutes marquées à vie dans leur corps, leur dignité, leur conscience.
Malgré la répression et la honte qu’elles éprouvent, certaines victimes ont eu le courage de porter plainte. Aucune plainte n’a pu aboutir jusqu’à ce jour.
L’actuel Chef de l’Etat, Ismael Omar Guelleh, qui s’apprête à briguer un 4ème mandat, commanditaire des pires massacres à Djibouti (Arhiba, Yoboki, Barislé, Bulduko) a une responsabilité toute particulière dans les viols et l’impunité des soldats violeurs.
Cette grève de faim se déroule dans un contexte préélectoral, très tendu, avec une terrible répression et de nombreux accrochages entre le FRUD et l’armée : deux personnes sont décédées sous la torture des gendarmes en février 2016 (arrestations, tortures, exécutions extra-judiciaires, et toujours les viols des femmes).
L’Association Femmes Solidaires et le Comité des Femmes Djiboutiennes contre les Viols et l’Impunité lancent un appel à la communauté internationale pour qu’elle condamne les viols des femmes djiboutiennes et l’impunité de ces crimes.
Nous exigeons :
La reconnaissance de ces viols comme crimes de guerre
L’ouverture d’une enquête internationale sur toutes les exactions commises à l’encontre des femmes en République de Djibouti
Le jugement des soldats coupables des viols
Le respect des conventions régionales et internationales ratifié par Djibouti dont la CEDAW
Contact presse : 01 40 01 90 90 — 06 78 06 23 68
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