« VISITE ECLAIR » DE NICOLAS SARKOZY AU RWANDA

C’est un fait aujourd’hui indéniable que les autorités françaises par l’intermédiaire de l’ambassade de France étaient informées de la présence de « listes noires » préparées pour un massacre. Des coopérants internationaux, des journalistes ont témoigné du soutien de militaires français qui ont entraîné des miliciens Hutus. Les recherches sur le financement d’armes à destination de l’armée rwandaise, passée en quelques mois de 5 000 à 40 000 hommes, ont mis en évidence l’implication de la France. Des travaux universitaires ont démontré que notre pays a officiellement engagé sa responsabilité dans ce qui est devenu un génocide de 800 000 de morts


On pouvait espérer qu’à l’occasion du voyage au Rwanda le Président de la République française tirer leçon de l’Histoire et formuler des regrets. Il n’en fut rien. Au cours de cet arrêt de 3 heures sur les lieux du martyre des Tutsis, il a osé dire : « des erreurs d’appréciation, des erreurs politiques ont été commises ici et elles ont eu des conséquences absolument dramatiques » il a évacué la responsabilité des autorités françaises dans brouillard qui dissimule tout ce qu’il ne faut pas voir : « Ce qui s’est passé ici est inacceptable, et ce qui s’est passé ici oblige la communauté internationale, dont la France, à réfléchir à ces erreurs qui l’ont empêchée de prévenir et d’arrêter ce crime épouvantable. » Aucune parole pour les victimes mortes ou rescapées si ce n’est deux lignes sur le livre d’or du mémorial écrites au nom du peuple français (qui aimerait bien connaître la vérité sur ce que l’on a commis en son nom il y a bientôt 16 ans).

L’AFASPA comme de nombreuses associations et partis a adressé une lettre au Président de la République qui n’a malheureusement pas retenu son attention,(jointe à cet article), qui se termine ainsi : «Le silence bafoue notre commune humanité et le rompre encouragera certainement la communauté des nations à tout mettre en œuvre pour prévenir de tels drames. Comme première étape, nous vous demandons d’annoncer ce que vous comptez entreprendre comme chef de l’exécutif et chef des armées pour faire toute la lumière sur le rôle joué par la France avant, pendant et après le génocide.»