Licenciés par le régime dictatorial tunisien pour leur activités syndicales, Mohamed Moumni, Ali Jallouli et Moëz Zoglami ont entamé une grève de la faim depuis le 20 novembre 2007 dans les locaux du syndicat général de l’enseignement secondaire pour exiger leur réintégration dans leur poste d’enseignant du secondaire. Ali et Moëz ont été évacués en urgence vers un centre de soin spécialisé du fait de la dégradation de leur état de santé. Leur transfert à l’hôpital a suscité une grande émotion parmi les syndicalistes présents qui ont scandé à leur attention des slogans de solidarité. Le troisième enseignant gréviste de la faim, Mohamed Moumni, tient bon et continue son action. Le secrétaire général de la fédération des métiers divers s’est joint à la grève pour apporter son soutien, d’autres syndicalistes d’autres formes d’action solidaire à apporter à leurs collègues.
Un comité de soutien s’est constitué à Paris.
APPEL à la solidarité avec les enseignants en grève de la faim en Tunisie
Tous les trois ont été recrutés l’année dernière (2006/2007) en tant qu’enseignants contractuels catégorie A. Ils ont été arbitrairement renvoyés de leur travail le 11 septembre 2007, c’est la punition que le régime tunisien a décidé de leur infliger à cause de leur engagement syndical, en particulier pour avoir participé à la grève de l’enseignement secondaire du 11 avril 2007.
Selon la procédure en vigueur, les enseignants recrutés dans cette catégorie ne peuvent être remerciés qu’au bout de trois ans sur la base d’avis négatifs sur les plans pédagogique (rapports des inspecteurs) et administratif (direction de l’établissement scolaire). Ce qui n’est pas leur cas, bien au contraire, ils ont obtenu d’excellentes notes pédagogique et administrative.
Le régime tunisien utilise systématiquement ce type de harcèlement contre les opposants, les syndicalistes et les militants de la société civile autonome pour les punir et les dissuader de poursuivre la lutte. Ainsi, des centaines de militants de l’opposition et d’anciens détenus politiques se retrouvent aujourd’hui privés de leurs droits les plus élémentaires : travail, accès aux soins, etc.
Mohamed Moumni et Ali Jallouli ont déjà subi une première injustice en compagnie de six autres anciens militants de l’union générale des étudiants de Tunisie (UGET) en 2006. Après avoir réussi les épreuves écrites du concours du CAPES, session 2006, effectué brillamment leur stage et obtenu de bonnes notes à l’oral, comme en témoignent les enseignants qui ont supervisé les épreuves, leurs noms ont été radiés de la liste finale des admis. Après les longues luttes qu’ils ont menées pour dénoncer cette injustice et l’élan de solidarité autour de leur cause, le pouvoir a fini par les recruter en tant qu’enseignants contractuels catégorie A.
Aujourd’hui, ils sont à leur quatrième semaine de grève de la faim, leur état de santé s’est sérieusement détérioré comme l’attestent les rapports de suivi médical, mais leur détermination de tenir jusqu’à ce que justice soit faite reste intacte. Leur cause jouit d’un large mouvement de sympathie parmi les syndicalistes et le mouvement démocratique tunisien. Le syndicat général de l’enseignement secondaire, qui accueille la grève de la faim dans ses locaux, a appelé à plusieurs actions soutien à leur lutte (grèves, rassemblements, etc.).
Nous militants associatifs, syndicalistes et démocrates en France exprimons notre solidarité avec Mohamed Moumni, Ali Jallouli et Moëz Zoglami et annonçons la création d’un « Comité de soutien aux enseignants en grève de la faim en Tunisie » pour exiger leur réintégration immédiate dans leur travail.
Nous appelons les organisations syndicales, associatives et le mouvement démocratique en France et partout dans le Monde à apporter leur soutien à cette cause juste.
Pour le comité de soutien.
Mohieddine Cherbib
Pour exprimer votre soutien : à Paris : Ftcr2@wanadoo.fr
en Tunisie : porfexclu@yahoo et frsynd_tunis@hotmail.com
toute information sur le web : http://moumni.maktoobblog.com