TABATABA de Raymond Rajaonarivelo (1987- 1h24 – Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 1988 / Prix du Public de la ville de Cannes 1988 / Prix du Jury, Taormina 1988 / Prix de la Première Œuvre, Carthage 1988)
« Une légende malgache raconte que le vent qui traverse la forêt, chargé de pollen toxique, apporte la folie dans les villages où il passe. Tabataba ce n’est pas le vent, mais la rumeur qui vient d’ailleurs, une rumeur qui transformera les hommes et détruira les villages. »
Ce film aborde le soulèvement populaire de 1947 à Madagascar contre l’occupation coloniale française sans présenter une fresque historique. L’auteur a placé l’histoire dans un village qui à l’époque ne fut pas au centre de la scène. Son propos est de suggérer ce que fut pour le monde paysan, pétri dans une existence rythmée par les cycles du travail, son adhésion et sa propulsion dans un mouvement qui l’emportait plus qu’il ne maîtrisait. Il donne la parole aux acteurs de l’époque. À nous de recevoir ces témoignages d’authenticité et de dignité et de les imaginer dans leur contexte.
Tabataba, c’est littéralement le bruit… puis, paradoxalement, la rumeur… A posteriori, on désigne ainsi les « évènements » de 1947.
Un débat suivra la projection en présence du réalisateur.