SARKOZY TRESSE DES LAURIERS A BEN ALI

Décidément le respect des droits de l’Homme varient selon les besoins de la politique élyséenne et ceux du MEDEF dont les représentants font une visite intéressée en Tunisie. Les familles et les avocats des personnes persécutées, torturées et emprisonnées par le dictateur-président qui espéraient un geste significatif du président français sont déjà renseignés sur le sujet : C’EST NON !


“Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons. Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. J’ai pleinement confiance dans votre volonté de vouloir continuer à élargir l’espace des libertés.” Nicolas Sarkosy le 28 avril 2008, sans rire ni rougir.

Et d’ignorer que la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme est toujours interdite de tenir son congrès et qu’une délégation de la FIDH a été interdite d’entrée sur le territoire tunisien.

Le projet sarkosien d’une “Union de la Méditerranée”, les contrats sur le nucléaire, la vente d’une vingtaine d’Airbus pour 300 millions d’euros auront eu raison d’une évocation, même timide, des atteintes graves aux droits humains en Tunisie. D’ailleurs, le dictateur n’est-il pas un allié docile de la politique européenne de lutte contre l’immigration clandestine et contre le terrorisme qui lui permet de justifier un harcèlement quotidien de tous ceux qui s’expriment sur le respect du droit et de la démocratie et aspire à une vie meilleure en revendiquant de meilleurs salaires ou en recherchant à gagner l’Europe?

Les grands médias français se font complices de ces exactions. Qui a parlé de la grève du bassin minier de Redeyef soutenue brutalement réprimée ? Où sont les reportages sur l’avocat Abbou emprisonné depuis 3 ans pour s’être exprimé et dont l’épouse est sans cesse harcelée par la police et constamment l’objet de brimades et d’insultes lors des visites à son mari où elle n’ose plus emmener ses enfants “trop risqué” dit-elle?

Qui interview les avocats e^pêchés d’exercer leur métier ce dont Maïtre Radia Nasraoui dénonce dans un communiqué du 28 avril 2008 (ci-joint). Elle-même est empêchée de rendre visite à ses clients incarcérés, insultée, menacée par la police de “lui casser la figure encore une fois”, dont le cabinet est interdit d’accès aux familles de ses clients ?

Doit-on rappeler au Président français et à sa Secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme que le groupe de travail des Nations Unies a qualifié en novembre 2005 la condamnation de cet avocat à 3ans et demi de prison de «violation de l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et de l’article 19 du pacte international relatifs aux droits civils et politiques» et celle de 18 mois de prison pour «trouble à l’ordre public et diffamation à l’égard des autorités judiciaires» de «violation de la déclaration adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies le 09 décembre 1998, en particulier en son article 6B»?

Les entraves à la liberté de la presse, en avez-vous entendu parler? Pourant la liste n’est pas négligeable :

– 1 an et demi de prison pour le correspondant du journal londonnier Al-Quds el Arabi

– L’hebdomadaire Al-Mawqif organe du Parti démocratique progressiste (PDP) saisi quatre fois ces quatre derniers mois. Il a été en outre condamné à 274000 euros d’amende suite à la plainte en diffamation des entreprises de distribution de l’huile d’olive, ce qui revient à son asphyxie financière. Deux de ses responsables ont entamé une grève de la faim le 26 avril.

– le journaliste et écrivain Taoufik Ben Brik est de nouveau harcelé

Il faut craindre que Ben Ali, fort de la bénédiction française peut poursuivre et amplifier son régime répressif, fameux terreau pour l’extrêmisme.