Représailles sur le défenseur des droits de l’homme Abderrahmane Zayou

Alors que le local de l’ASVDH (Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits de l’Homme par les autorités marocaines)est encerclé par la police marocaine et que les militants en sont interdits d’accès, l’acharnement s’étend aux militants. Ainsi Abderrahmane Zayou a reçu une mise en demeure de la part de son administration, le ministère de l’habitat et de l’urbanisme, d’avoir à rejoindre un nouveau poste à la ville de Kalaat Sraghna, située au Maroc, au nord de Marrakech, soit à 970 km d’El Ayun au Sahara occidental où il travaille et demeure en famille.


Abderrahmane Zayou est Président de la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines, qui s’apprêtait à organiser la « Plate-forme du ramadan » au siège de l’ASDH. Ce local est d’ailleurs assiégé et interdit d’accès par la police marocaine depuis le début du ramadan. Monsieur Zayou fut Président de la ligue des cadres supérieurs sahraouis à El Aaiùn. Il a contribué à l’élaboration de divers rapports de l’ASVDH dont celui sur le procès Gdeim izik et the UPR shadow report sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental de 2017. Il a participé à la session de formation sur les droits de l’Homme de la fondation René Cassin (2013).

Rappelons que ce militant pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui a été condamné à une peine de deux ans de prison (qu’il avait déjà purgée) par le tribunal militaire de Rabat en février 2013, dans un procès inéquitable où seul le procès verbal de la police fut retenu contre lui alors que les témoignages sur son innocence furent ignorés. Lors du procès en appel en 2016 il a témoigné courageusement pour déjouer les manœuvres d’une justice aux ordres, malgré le risque de retourner en prison. Après sa libération il a repris son activité militante.

Cette décision arbitraire à l’égard d’un fonctionnaire de l’administration est inadmissible, ce n’est pas la première fois qu’elle est utilisée : Ahmed Naciri, Président de l’association Freedom Sun avait été nommé dans une ville proche de Rabat où il est resté de nombreuses années avant de renoncer à vivre à 1200km de sa famille et de son pays. Hassana Duihi qui était en poste dans l’administration de l’éducation à El Ayoun a été muté arbitrairement à 190km dans la ville de Boujdour au Sahara occident.

Le président de l’AFASPA a adressé un courrier au rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour que ces pratiques cessent.