René Vautier le militant anticolonialiste, cinéaste français le plus censuré, nous a quittés

Difficile d’imaginer que l’étincelle malicieuse de son regard ce soit éteinte ce matin. A l’occasion de la Fête de l’Humanité 2012 il est venu au stand de l’AFASPA dont il fut l’un des Présidents d’honneur. Il y a rencontré les jeunes sahraouis résistants d’aujourd’hui au colonialisme marocain qui sévit dans leur pays.


René Vautier est entré en résistance à 15 ans et un an plus tard il fut décoré de la Croix de guerre.

A vingt ans il est envoyé dans les colonies françaises d’Afrique pour réaliser un documentaire vantant en quelque sorte les bienfaits éducatif de la présence français, il filme les images des exactions des troupes coloniales, le travail forcé. Poursuivi par la justice française, il confie les bobines à des étudiants africains qui les rapporteront en France. La plupart seront confisquées et disparaîtront, avec celles qui seront sauvées il montera le court-métrage « Afrique 50 ». Il a réalisé ainsi le premier film anticolonialiste du cinéma français. L’oeuvre censurée pendant quarante ans lui vaut une condamnation à un an de prison.

Il ira en Algérie filmer la lutte de libération nationale et forme les premiers cinéastes algériens. Ils réaliseront « une Nation l’Algérie » en 1954 et « Algérie en flammes » en 1958. Il est une nouvelle fois poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».

En 1972 son oeuvre la plus connue « Avoir 20 ans dans les Aurès » est présentée au Festival de Cannes où elle obtient le Prix de la critique internationale. C’est 40 ans plus tard que le film aura droit au petit écran !