René Maran, premier auteur noir récompensé au prix Goncourt

En allumant mon ordinateur ce matin via Google, je suis tombé sur l’image au fusain d’un Noir pas totalement inconnu mais dont le nom tardait à me revenir en mémoire. Un petit clic et la page Wikipédia apparut avec René Maran.

Un hommage mérité que je vous conseille de découvrir :


RTL.fr a dit de lui ce matin : René Maran, premier auteur noir récompensé au prix Goncourt

Le prestigieux prix littéraire récompensé en 1921 Réné Maran, fils d’un fonctionnaire colonial guyanais. L’attribution de ce prix pour Batouala a fait scandale à l’époque.

Avec son roman Batouala, publié en 1921 et critique vis-à-vis de la colonisation française dans sa préface, René Maran a été le premier auteur noir récompensé par le prestigieux Prix Goncourt. Pourtant, le jury aurait pu passer à côté du roman de l’auteur né en 1887. C’est un de ses amis qui l’a déposé pour lui auprès de l’institution.

Dans le livre celui qui est alors fonctionnaire au ministère des Colonies, il dénonce, dans sa préface, les abus de l’administration en Afrique-Equatoriale française, où il a un peu vécu pendant son enfance, passé en partie au Gabon. Il a aussi travaillé comme membre de l’administration coloniale à Bangui.

« Si l’on pouvait savoir de quelle bassesse est faite la vie coloniale, on n’en parlerait plus. Elle avilit peu à peu », écrivait-il, présente son éditeur Albin Michel.

René Maran pointe la négligence de ses collègues administrateurs, leur immoralité et leur cynisme. « Ce sont eux qui assument la responsabilité des maux dont souffrent à l’heure actuelle certaines parties du pays des Noirs. C’est que, pour avancer en grade, il fallait qu’ils n’eussent « pas d’histoire… » Ils n’ont pas eu de courage de parler. Et, à leur anémie intellectuelle, l’asthénie morale s’ajoutant, sans un remords ils ont trompé leur pays ».

L’attribution du prix a fait scandale. René Maran quitte peu après l’administration coloniale, pour vivre de sa plume à Paris.
Il est récompensé par le Grand Prix de la société des gens de lettres (1949) et celui de poésie de l’Académie française (1959), un peu avant sa mort en 1960.

Les mauvaises langues et tous ceux qui s’emploient à effacer notre mémoire et plus encore à faire en sorte que la jeunesse d’aujourd’hui et de demain n’ait aucune assise historique me taxeront de ringard, de passéiste.

Peine perdue. La RCA et l’Afrique ne resteront pas éternellement dans la nuit savamment entretenue par tous ceux qui n’ont aucun intérêt à leur éveil et émancipation.

Jean-Bosco PELEKET