REDOUBLEMENT DE VIOLENCE CONTRE LES SAHRAOUIS

Depuis le début du Mai 2007, mois anniversaire de la création du Front Polisario en 1973 les manifestations pacifiques des sahraouis se sont multipliées. Deux ans déjà que le vent de l’Intifada s’est levé et qu’il souffle en permanence du Sahara Occidental occupé au Sud du Maroc. Les forces de répression marocaine tentent d’arrêter sa route… en vain car il a la puissance de 31 ans de souffrances, de résistance et de solidarité internationale. Il est fort du droit inaliénable des peuples colonisés reconnu par la Charte des Nations Unies.


La rage de l’occupant s’en déchaîne d’autant,à l’égard des étudiants sur les campus universitaires et dans les tribunaux qui appliquent « la double peine ».

La repression estudiantine :

Des actes de violence inégalés jusqu’à ce jour ont été perpétrés par la police avec le concours de milices d’étudiants marocains d’extrême droite, à l’encontre des étudiant(e)s sahraoui(e)s dans les universités d’Agadir, Marrakech, Casablanca et Rabat. Violations et saccages de domiciles, bastonnades, viols et menaces de mort. Selon les victimes, ces exactions ont été réalisées sous la surveillance des autorités marocaines alors que les jeunes sahraouis s’apprêtaient à réaliser des activités pacifiques pour revendiquer le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Neuf étudiants accusés «d’attroupement armé et destruction des biens publics» ont comparu devant le tribunal de Rabat qui a décidé de reporter le jugement au mardi 29 mai 2007.

Une jeune fille violemment matraquée a perdu l’usage d’un oeil. (lire la lettre témoignage de son amie adressée à un journaliste norvégien dans la rubrique «documentation»).

Jugements inniques

Ainsi, des sentences scandaleuses ont été prises mardi 22 mai 2007 par la Cour d’Appel d’El Ayoun à l’égard de deux militants des droits humains, membres de l’ASVDH dont le secrétaire général Brahim SABBAR et Ahmed SBAI, membre du conseil de coordination. Ils avaient été condamnés en première instance en mars dernier à 1 an de prison ferme. La Cour a décidé d’y ajouter 6 mois de plus pour chacun d’eux. Elle a en outre confirmé à l’encontre de 3 prisonniers d’opinion, Elhafed TOUBALI, Mohamed Lehbib ELGASMI et Mohamed Salem AHMEIDAT les sentences prononcées en première instance, à savoir 3 ans de prison ferme.

Afin que l’avocate française et les deux avocates espagnoles ne puissent assister aux débats, l’horaire du procès a été avancé à la dernière minute. De plus, le tribunal a été encerclé par un important effectif de police pour empêcher les citoyens sahraouis d’accéder à la salle d’audience ainsi que les familles des prévenus. Sidi Mohamed DADACH, défenseur des droits humains qui fut détenu plus de 20 ans dans les geôles marocaines a été arrêté une vingtaine de minutes et s’est vu interdire l’accès à la salle d’audience. La jeune militante Khadija MOUTIK a été enlevée à 10h devant le tribunal et conduite au centre de police judicaire où elle a été tabassée avant d’être libérée trois heures plus tard. Ennaâma ASFARI, juriste sahraoui et co-président du CORELSO, s’est également vu interdire d’assister au procès.

Il faut rappeler que Brahim SABBAR, rescapé du bagne secret de Kalaat M’Gouna où il a passé 10 ans de disparition forcée, avait déjà été condamné le 27 juin 2006 à deux ans de prison ferme, confirmés en appel le 20 juillet 2007, dans un premier dossier, en compagnie du prisonnier politique, Ahmed Mahmoud HADDI ELKAINAN, qui fut condamné à 3 ans de prison ferme, et son frère, Mohamed Lamine HADDI, condamné à 1 an avec suris. Comme si la privation de liberté ne suffisait pas, Brahim SABBAR a été harcelé à maintes reprises durant sa détention et privé du droit à la visite. Il continue d’être sujet aux mauvais traitements de la part des autorités pénitentiaires.

L’ASVDH se voit toujours refusé les droits que confère la loi aux associations de défenses des droits de l’Homme qui lui ont été reconnus par la cour administrative.

Qui pourra encore affirmer que le régime marocain se démocratise???