Confortés par l’impunité de leurs expéditions antérieures, les islamistes récidivent leurs attaques contre les femmes seules à Hassi Messaoud. Fanatisés par l’imam d’El Haïcha (toujours en place aujourd’hui), une première « expédition d’épuration » de plusieurs centaines d’hommes avait lynché une quarantaine de femmes le 13 juillet 2001. Elles avaient été lapidées, torturées et violées. La plupart de celles qui avaient osé porter plainte l’ont retirée quelques temps après. Justice n’a jamais été rendue aux autres. Les crimes sont restés impunis.
L’enquête de Salima Tlemçani pour le quotidien algérien El Watan, reproduite dans l’Humanité du samedi 17 avril 2010 donne la parole à ces femmes qui revendiquent le droit au travail et à élever leurs enfants. (dessin paru dans El Watan)
En ce mois d’avril 2010 les milices d’hommes lâches, cagoulés, terrorisent durant des nuits d’horreur des femmes qui sont venues chercher du travail dans cette région hautement sécurisée (pour ce qui est des infrastructures pétrolifères). Pillages, violences de toutes sortes, insultes se répètent sans que la police n’intervienne.
Le laxisme dont les autorités locales ont fait preuve à la suite de ces exactions de 2001, de 2009 et celles qui viennent de se produire ne met pas en seulement en cause la sécurité des femmes de la région, mais celle de l’ensemble de la population qui vit sous une pression idéologique intégriste dangereuse pour la vie démocratique du pays.
L’AFASPA adresse une lettre au Président Bouteflika pour que la république rende justice et assure sécurité et tranquillité aux Algérienne. Au cours des pires heures de l’histoire de leur pays qui a subi les ravages de la colonisation puis ceux du terrorisme, elles ont eu le courage de faire face et de résister. Elles sont un rempart contre le fanatisme que la Nation se doit de protéger. Nous demandons en outre que le Protocole des Droits des Femmes en Afrique soit ratifié par le Parlement algérien et que le Code de la Famille qui fait des femmes algériennes des mineures à vie soit abrogé. Ses articles les plus obscurantistes institutionnalisent la répudiation, l’inégalité dans l’héritage et la reconnaissance légale de l’inégalité dans les témoignages.
Il est urgent que l’idéologie sexiste intégriste soit combattue par une politique émancipatrice pour les hommes et les femmes, puisée dans les ressources culturelles dont l’Algérie est riche.