Le n°120 (de juin 2011) d’Aujourd’hui l’Afrique vient de sortir

Le n°120 d’Aujourd’hui l’Afrique (de juin 2011) vient de sortir


Aujourd’hui l’Afrique , n°120 (de juin 2011)

S O M M A I R E

01. Conte-cauchemar d’Afrique, Asie et autres lieux (Francis Arzalier)

Echec de l’intimidation d’Alex Moumbaris, grâce à la mobilisation (Aujourd’hui l’Afrique)

02. En Côte d’Ivoire, la France à la reconquête du pré carré (Rosa Moussaoui)

04. Pillage, trafics et importations illégales d’armes (Rosa Moussaoui)

05. Luttes sociales et syndicales en Algérie
Aujourd’hui l’Afrique

07. Burkina-Faso : Ancrage néocolonial et crises sociales (Harana Paré)

09. Burkina Faso. L’exploitation paysanne familiale : moteur du développement (Maurice Oudet)

12. Mozambique. Un tournant pour la lutte contre le sida (Jean Chatain)

14. Le Maroc malade de sa presse (Bernard Couret)

15. Guinée-Conakry. Répression militaire et victimes non assistées (Mahmoud Bah)

19. ONU New York. Plaidoyer pour l’émancipation des femmes Le combat d’ Eugénie Dossa-Quenum (Monique Houssin)

21. La Virginité perdue de l’Hymen national (Hedi Ben Smail – Attariq Al Jadid)

22. Témoignage. Esclavage mauritanien : une douloureuse histoire… (R. Bigot)

24. Avec la CCAS. Un autre cinquantenaire des indépendances (Michèle Decaster)

26. Dakar, Gorée, Saint-Louis. Impressions du Sénégal au temps du FSM-2011 (Elisabeth Logié et Jean-Claude Rabeherifara)

29. Flashes d’actualités africaines (Robert Lavaud)

32. Notes de lecture (Bernard Couret, Jacqueline Gascuel)

33. Sculptures en passerelle (Michèle Decaster)


Billet

Conte-cauchemar d’Afrique, Asie et autres lieux
par Francis Arzalier

Arc-bouté sur ses 20% de popularité dans les sondages, un mini-président français distribue au monde éberlué des leçons de démocratie, de droits de l’Homme et d’intelligence politique. Après le Tchad, l’Afghanistan, il apporte aux Libyens ses visions d’avenir, ses rêves de profits, pétrole et uranium ; en saupoudrant les rues de Tripoli de bombes tueuses d’enfants ; il dit, le bon apôtre, vouloir « protéger les civils ».

Plus au Sud, dans le marigot ivoirien, deux crocodiles issus tous deux de résultats électoraux truqués, pourvus tous deux de tueurs miliciens xénophobes, massacraient allègrement leurs opposants.

Le caniche rageur de l’Occident ne pouvait laisser passer cette occasion : il a donc engagé sa quatrième guerre coloniale, intronisé manu militari le prétendant chéri du FMI, Ouattara dit – depuis – le « Président-Licorne ».

Le conte-cauchemar n’est malheureusement pas fini, ses héros menacent d’embrasser le monde de leurs haines : combien d’enfants encore vont mourir, en Afrique, en Asie, sous les missiles « humanitaires » de l’OTAN ? Jusqu’à quand verra-t-on ce spectacle indécent aux télés, des foules qui hurlent à la mort, dansent de joie, parce que d’autres sont morts, à New-York, à Benghazi, à Abidjan ? Combien de temps encore un Ben Laden, mort ou vivant, vrai ou faux, justifiera-t-il aux yeux du monde les tueries et les conquêtes coloniales ?

Il faut à tout conte africain la fin heureuse pour certains que les antiques traditions exigent, elles ne manquent pas à l’appel : Sarkozy, Obama peuvent en espérer de remonter dans les sondages; ceux de Bolloré, Bouygues, les actionnaires d’Areva, de GDF et de Total peuvent en escompter le maintien de leurs dividendes, les méchants concurrents asiates ne pourront s’emparer des ports d’Abidjan, Konakry, du cacao, de l’uranium et du gaz saharien. Inch’ Allah