L’affront au peuple en lutte pour l’application de son droit à l’autodétermination

La République en Marche, parti créé par Emmanuel Macron a décédé de célébrer ses 5 années d’existence avec l’ouverture d’une antenne à Dakhla, ville du Sahara occidental sous colonisation marocaine, que ce tout nouveau parti politique français a située dans les « provinces du sud du Maroc ». Si le mépris pour le peuple colonisé ne conduisait pas à de l’indignation, on pourrait sourire de voir afficher « La République en marche » au nez d’une monarchie prédatrice qui s’accroche à ses privilèges et dont l’opulence est des plus indécentes !


Pour celles et ceux qui pensaient que les commandes de rapports macroniens aux historiens et autres missions confiées à des Africain.es, cachaient le dessein d’en finir avec le néocolonialisme et l’ingérence française en Afrique, voilà une démarche qui va les ramener sur terre : La REM qui créé un comité à Dakhla dans un territoire non autonome, occupé par un colonisateur, tout africain soit-il, signifie la négation du droit international.

Dernièrement Emmanuel Macron a convaincu l’historien Achille Membe de l’accompagner dans une « redéfinition des fondamentaux des relations avec les nouvelles générations africaines et la France ». Il semble déjà tourner le dos à ce noble objectif en faisant fi du droit imprescriptible et inaliénable d’un de ses peuple, le peuple sahraoui, et en mettant de l’huile sur le feu d’un conflit de décolonisation sur le continent qui souffre des interminables interventions militaires françaises (plus de soixante) depuis les indépendances.

J’espère pouvoir atteindre ce grand intellectuel africain pour lui faire savoir qu’il doit rappeler au président français le statut du Sahara occidental. Je l’informerai que ce pays est, à ma connaissance, le seul au monde où nul journaliste, réalisateur, juriste, élu et observateur indépendant ne peut se rendre depuis janvier 2014 sans être immédiatement expulsé ou interdit d’entrer. Nous somme 283 femmes et hommes de 23 pays et de 4 continents à avoir été enlevé.es ou refoulé.es alors que l’on venait rencontrer les militant.es sahraoui.es qui luttent pour l’organisation du référendum d’autodétermination qui leur a été promis dans le Plan de paix signé par le Maroc et le Front Polisario en 1991 sous l’égide de l’ONU et de l’OUA.

En fait nous assistons à une triste pantalonnade en réaction des positions d’institutions officielles comme la Cour européenne de Justice qui a, à plusieurs reprises, stipulé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays distincts, le Comité paix et sécurité de l’Union africaine qui vient de décider de créer un bureau à Laayoune et a demandé à son envoyé spécial de reprendre sa mission au Sahara occidental où le monarque marocain avait interdit qu’il y mette les pieds. Et, cerise sur le gâteau : le Comité Paix et Sécurité a demandé au Secrétaire Général de l’ONU de solliciter l’avis juridique de l’ONU à propos des consulats de plusieurs pays installés par le Maroc au Sahara occidental depuis quelques mois. En fait n’ayant pas obtenu de Macron ce qu’il avait obtenu de Trump, le Roi des pauvres doit se contenter d’un lot de consolation avec une antenne de La REM à Dakhla, au bord de la magnifique lagune où ses représentants pourront s’adonner aux joies du kitesurf.

Cette mise en scène n’est autre qu’une adresse au peuple marocain qui, une fois de plus, est sollicité à soutenir son roi alors que la colère gronde sur les difficultés à vivre et travailler au pays, que la répression s’abat sur tout ce qui relève la tête et conteste le régime prédateur des richesses du pays.

Cela ne tarira pas l’ardeur des Sahraoui.es de part et d’autre du mur militaire de 2700 km qui balafre de désert du Sahara occidental « agrémenté » de millions de mines.

(Photo : Début de l’Intifada pacifique à Dakhla en 26 juin 2005)