La marche contre le mur de la honte marocain

L’Union Nationale des Femmes Sahraouies a organisé une marche internationale de protestation contre le mur de 2600 km érigé par le Maroc du nord au sud du Sahara Occidental, fait de remblais, de barbelés et truffé de mines.

Le 10 avril nous étions 2000, dont 900 étrangers venus d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de France, d’Algérie, d’Amérique latine et des Etats Unis, à participer à la marche pacifique qui nous a conduits à quelques centaines de mètres du mur marocain. La délégation française composée de membres du comité de jumelage de Gonfreville l’Orcher, de représentants de l’AFASPA, Droit Solidarité, Femmes Solidaires, des Amis de la RASD et de Génération Palestine, arborait un drapeau bleu blanc rouge où était écrit « Vive la lutte du peuple sahraoui ».


Le service d’ordre sahraoui fut quelque peu débordé par ses jeunes qui ne supportent plus la confiscation du droit de décider de leur avenir et d’être séparés de leurs familles vivant sous occupation. Un jeune homme accompagné de sa sœur, pleurait à l’idée que leur père était tombé au combat dans un de ces endroits quand ils étaient tout petits. Certains sont allés arracher des barbelés malgré les mises en garde, et l’un d’eux a marché sur une mine qui lui a arraché le pied. L’ONU estime à 5 millions le nombre de ces engins disséminés sur un territoire de 10 000 km2. Elle en a comptabilisé 35 types de mines antipersonnel et 21 de mines antichar, ainsi que des bombes à fragmentations. La détection d’une mine coûte 10 dollars et 100 fois plus pour sa destruction, soit un coût total estimé à cinq milliards de dollars. Le Maroc refuse de signer la convention d’Otawa sur leur utilisation. Une ONG norvégienne procède à la destruction mais elle n’est pas autorisée à approcher à moins de 5 km du mur marocain où elles sont les plus nombreuses !

L’agence de presse marocaine qui n’est pas à un mensonge près, a affirmé que des étrangers armés, avaient tiré sur les lignes marocaines… outre notre drapeau, nos seules armes étaient deux banderoles où nous avions inscrit : « Halte à la répression marocaine, autodétermination » « Avec les mères des 15 jeunes disparus de Boujdour, exigeons leur libération immédiate ».

Plusieurs conférences ont permis aux participants de débattre de la situation au Sahara Occidental occupé ainsi que du rapport de la commission ad hoc du Parlement européen qui dénonce les atteintes graves aux droits humains perpétrées par le Maroc et qui recommande à l’ONU de doter la MINURSO d’une mission de surveillance des droits de l’homme, qui n’a malheureusement pas été reprise par le Secrétaire Général dans le rapport qui sera examiné fin avril par le Conseil de Sécurité.