Même une catastrophe naturelle Sahara occidental est cachée sous silence. Et pour cause plus un journaliste n’est autorisé à s’y rendre (sauf pour les publi-reportages). Les correspondants de presse et de radio au Maroc ne s’y risquent pas. Attention à « la ligne rouge »! Le texte qui suit nous est parvenu de la part d’un défenseur des droits de l’homme de l’ASVDH.
Les fortes pluviométries qu’ont connu les territoires occupés du Sahara Occidental, surtout la ville de Smara et sa région ainsi Guelta et Boucraa, ont provoqué des inondations tout au long de la rivière Saguia El-hamra, de la ville de Smara en passant par le village du Sidi ahmed laarousi, El Aaiun et Jradi de Foum Elouad jusqu’à la plage de Foum Elouad. Ce sont des centaines de kilomètres parcourus de l’Est à l’Ouest. Certes il y avait des victimes : une victime à Sidi ahmed Laarousi (chiffre officiel) ; pas de victimes dans les autres régions !! Selon le premier communiqué du ministère d’intérieur marocain de 31/10/2016 ainsi des dégâts matériels.
Le même jour de 31 octobre des journaux électroniques locaux diffusent des informations accompagnés des photos et vidéos qui témoignent de la catastrophe, causé par les inondations ; sept routes totalement détruites dont un pont et un barrage ! Une famille sahraouie noyée (le père, la mère et leurs deux petites filles)d’autres portés disparus, perte des centaines de vaches, dromadaires, chèvres ….
Des maisons détruites à El Aaiun et Foum Elouad, le village de sidi ahmed laarousi est totalement inondé.
Cette situation a affecté la vie quotidienne de la population les marchés de légumes se sont vidés pendant les premières 24 heures de l’inondation, les services de téléphone et internet coupés depuis le vendredi 29 octobre, les banques ne présentent aucun service et les agences de voyages n’ont pas pu organiser leur calendrier.
Donc trois jours sans téléphone et internet isolés du monde aucune information ne sort des territoires comme dans les années de l’invasion quand le territoire était fermé et les Sahraouis enlevés, torturés et tués dans silence et le blocus médiatique.
Quelle ressemblance hier avec aujourd’hui : le 31 octobre 1975 le régime marocain envahi et tué les Sahraouis aujourd’hui le 31 octobre 2016 la Maroc cache et isole la souffrance, la marginalisation des Sahraouis.
Catastrophe et Festivités
Ce sont les mesures d’urgence prises par les autorités marocaines pour gérer la situation provoquée par les inondations de la rivière de Saguia El-Hamra le 31 octobre 2016.
Cinq morts, et d’autres portés disparus, des dizaines d’hectares inondés et de maisons endommagées, des centaines de dromadaires, de vaches et de chèvres perdus, un nombre important de voitures emportées par les inondations jusqu’à l’Atlantique, tout un village inondé. Toutes les routes qui relient le Sahara Occidental au Maroc sont totalement détruites, et donc le trafic est paralysé.
Devant cette catastrophe, les autorités marocaines n’ont pris aucune mesure, soit pour prévenir les habitants des dangers, soit pour présenter de l’aide aux sinistrés ou pour chercher les disparus. Ce rôle a été joué pour un groupe de jeunes Sahraouis bénévoles et courageux présents dans les régions sinistrées pour offrir de l’aide. Aucune statistique officielle n’est déclarée, pas de mesures de réparation, c’est l’indifférence totale !
Les autorités sont seulement préoccupées par les préparatifs des festivités de la « marche verte » qui commémore l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc, les drapeaux marocains brandis dans toutes les rues, la musique qui sort des hauts parleurs, les photos du Roi partout et bien gardées par la police, des centaines de colons marocains transportés par des bus pour scander « vive le Roi » ; de célèbres joueurs de football y sont présents ; l’important pour les autorités marocaines est de transmettre une image ( même si c’est une image fausse) au monde : celle du territoire occupé du Sahara Occidental célébrant dans la joie les festivités de la « marche verte » !!
Les autorités marocaines non seulement n’ont présenté aucune aide aux sinistrés, mais elles ne respectent pas leurs souffrances, leur chagrin et le respect à donner à leurs morts, c’est le mépris d’un peuple sous l’occupation.
El Aaiun : 06 novembre 2016