Communiqué
ORDHD – Observatoire pour le Respect des Droits humains à Djibouti (ordhd@hotmail.com)
AFASPA – Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (afaspa@wanadoo.fr)
Communiqué de l’ORDHD et de l’AFASPA, 18 février 2016
HALTE AUX TORTURES à DJIBOUTI
Mr Houmed Ismael âgé de 23 ans sans aucun engagement politique, a été arrêté puis torturé par le chef de brigade Abdourahman Askar et ses collègues dans les locaux de la gendarmerie de Tadjourah. Il a succombé aux tortures le 14 février, son corps n’a pas été restitué à sa famille.
La gendarmerie de Tadjourah n’est pas à son coup d’essai, s’agissant des tortures. Toutes les personnes arrêtées subissent des sévices corporels et des traitements inhumains et dégradants.
Les gendarmes de Lac Assal (55 km de la capitale)
– ont exécuté le 23 août 2015 un jeune djiboutien Ali Mohamed Haïssama;
– ont arrêté et torturé le 3 octobre Badoul Yussuf et Yussuf Houmad parce qu’ils ont des frères parmi le FRUD ; le 9 février 2016, 8 autres personnes.
Les gendarmes de Tadjourah
– Ont arrêté le 8 octobre 2015, 10 personnes dont 3 femmes qui furent férocement torturées par le chef de brigade Abdourahman Askar, à cause de leurs liens de parenté avec les membres du FRUD
Le Service de Documentation et de Recherche (SRD) de la gendarmerie basé à la brigade nord de la capitale est tristement célèbre pour être un lieu de torture où on inflige toutes formes de sévices, indistinctement aux politiques, aux défenseurs des droits humains, aux femmes ainsi qu’aux civils innocents.
– Mi-octobre 20 personnes dont 5 femmes arrêtées dans le district d’Obock et dans la capitale ont été transférées au SRD de la gendarmerie où elles furent systématiquement torturées ;
– Toujours au mois d’octobre, 12 jeunes sympathisants de l’USN ont été pris à parti au SRD où ils ont subi de mauvais traitements.
– Après l’ignoble massacre de Yonis Moussa (sous clan-Issa) à Buldhuko où 27 personnes ont été tuées selon la FIDH par les forces de l’ordre le 21 décembre, 10 membres de cette communauté dont 3 femmes ont en plus été arrêtées et ont subi des tortures au SRD le 22 et 23 décembre.
En République de Djibouti, les tortures se pratiquent depuis 38 ans dans l’impunité totale, à tel point que la gendarmerie est devenue le corps des tortionnaires !
Nos organisations demandent :
– l’arrêt immédiat des tortures à Djibouti et le jugement des tortionnaires ;
– la suspension de la coopération française avec la gendarmerie de Djibouti ;
– l’enquête sur les tortures infligées à Mr Houmad Ismael
Paris, le 18 février 2016
Pour l’ORDHD,
A COLOMBA
Pour l’AFASPA,
Jean-Paul ESCOFFIER, Président