C’est avec beaucoup de tristesse que nous vous informons du décès, samedi 6 mars 2010, de Maître Pierre Kaldor, président d’honneur de l’AFASPA. Il avait 97 ans.
Ses obsèques auront lieu vendredi 12 mars 2010 à 11h30 au Cimetière nouveau de Neuilly, 40 rue de Vimy 92200 Nanterre.
Dans l’attente, veuillez retrouver ci-dessous le portrait fait de Pierre dans Aujourd’hui l’Afrique n°105 (de septembre 2007)
Jean-Paul Escoffier, président de l’AFASPA
avec le Bureau national
(…) Né le 15 mai 1912 à Paris XVème – d’un père hongrois naturalisé français en 1911-1912, combattant de la Première guerre mondiale – Pierre fait de bonnes études au lycée Jacques Decour. Une bourse de l’Etat lui permet de poursuivre ses études secondaires et universitaires. Il passe son baccalauréat en 1929 et cherche un petit boulot pour poursuivre ses études supérieures (Allemand, Anglais et Droit).
– 1933 : Premier engagement politique en adhérant à l’Union fraternelle des étudiants.
– 1935 : Il adhère au PCF et, la même année, obtient sa licence en droit et prête serment comme avocat. Il a alors comme patron Marcel Willard. A la demande du Comité Thälmann il participe au Congrès international du Droit pénal à Berlin en 1935 et tente en décembre de cette année de négocier l’expulsion de Thälmann vers la France, mais c’est lui qui est expulsé d’Allemagne.
– 1936 : Il devient membre de la Commission exécutive parisienne du Syndicat des employés d’assurances.
– 1937 : Il est élu au Comité fédéral de la Jeunesse communiste chargé de diriger les écoles fédérales.
– 1938 : Le 15 décembre, il se marie avec Charlotte Szladow, d’origine polonaise.
– 1939 : Le 30 octobre, il est arrêté pour “reconstitution de parti dissout” et condamné à cinq ans de prison par le Troisième tribunal militaire de Paris.
– 20 mai 1940 : Transféré à la Maison centrale de Bourges. Au secret pendant 12 mois.
– 16 juin 1941 : Pierre est transféré à la maison d’arrêt de Clairvaux.
– Juin 1943 : Pierre est transféré à la maison d’arrêt pour raison disciplinaire de Châlons-sur-Marne d’où il s’évade avec la complicité de Charlotte le 7 novembre 1943 et rejoint la Direction du Front national judiciaire.
– Août 1944 : Avec trois autres avocats, il occupe le ministère de la Justice – place Vendôme.
– 24 août : il ouvre la première permanence du Secours populaire français.
– Décembre 1947 : Secrétaire général du Secours populaire français.
– Mars 1949 : Retour au Barreau de Paris.
– 1950 : Il défend les membres du RDA, Rassemblement démocratique africain, et remplace Maître Douzon, malade, à la Direction du Comité démocratique en Afrique noire.
– De 1957 à 1962, il intervient en France et en Algérie pour la défense des victimes du colonialisme et de l’O.A.S.
– De 1972 à 1979, Pierre est responsable du Comité français contre les interventions professionnelles pour raison politique en Allemagne fédérale. Pierre continue de militer à l’AFASPA, au Secours populaire, au Mouvement de la Paix mais aussi à l’Association des juristes français adhérents à l’Association internationale des juristes démocrates (AIJD). Pierre a milité de 1933 à nos jours, c’est-à-dire soixante quatorze (74) ans : une longévité militante qu’il faut saluer. Charlotte, son épouse, partage sa vie et son combat de tous les jours depuis plus de 70 ans. La vie continue, le combat aussi… Un exemple pour nous tous.
(Robert Lejeune)
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Pierre Kaldor a été promu, le 14 juillet 2007, chevalier de la légion d’honneur et notre revue, à laquelle il a beaucoup donné, l’en félicite chaleureusement ; cette promotion honore l’AFASPA dont il est militant depuis si longtemps. Regrettons cependant que l’insertion au Journal officiel occulte la participation de Pierre à la résistance et à la lutte contre le colonialisme français. Ainsi le veut l’air du temps.
(Source : Aujourd’hui l’Afrique n°105 – septembre 2007)