Côte d’Ivoire : Gare aux dérives militaristes !

Les USA – il fallait s’y attendre – jouent sur les deux tableaux et cherchent à placer Gbagbo davantage en faute s’il refuse l’offre qui lui est faite d’être accueilli aux USA, où il a de la famille, s’il démissionne ; ça m’étonnerait qu’il accepte car il était tout de même à l’internationale socialiste et a été très tôt lâché par ses copains socialistes français, mais, au moins a tenté de ne pas accorder à Bolloré et Bouyghes certains contrats importants qu’ils
attendaient…pour signer avec la Chine.

De toute façon, il n’y a aucune solution militaire ou violente.

Beaucoup de choses restent troubles.
Par exemple : Laurent Gbagbo a été déclaré vainqueur de la présidentielle par le
Conseil Constitutionnel avec 51,4 % des voix Allassane Ouattara (ex-FMI et probablement CIA) l’a remporté avec 54,1 % des voix selon la Commission électorale indépendante
51,4 + 54,1 = 105,5 çà ne colle pas! Avec çà, il parait que beaucoup de gens ont été empêchés de voter dans le nord.

Gbagbo, isolé sur le plan international et sous la menace d’une action militaire étrangère ou internationale : de quoi discréditer davantage les Nations Unies en Afrique et ceci est très dangereux pour l’avenir et la stabilité dans beaucoup
d’autres pays d’Afrique, et de quoi rendre Gbagbo comme un lion en cage.

Dans les conflits très violents qui risquent de naître, il faut que les peuples aient encore un espoir de recours tiers. Mis à part l’analyse économique et politique,rien de raisonnable ne peut se faire, pour éviter un confit très long et très sanglant, si l’on ne tient pas compte de cet état de fait que le peuple ivoirien est divisé lui-même dans ses choix envers les deux protagonistes.

Encore heureux que la CEDEAO semble à présent exclure l’option militaire !!!

Quelle que soit la lucidité que l’on peut avoir des intérêts économiques externes sur la Côte d’Ivoire, des enjeux, et des intérêts géopolitiques des puissances néocoloniales, voire « impériales » il faut absolument privilégier les solutions diplomatiques et de recherche de la paix. Nous savons comment, en particulier, des jeunes dans la détresse économique peuvent s’enflammer
facilement par des manipulations militaristes.

Est-ce que les médiateurs politiques disposent de suffisamment de « billes » ?

Gisèle Noublanche