Communiqué des prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik

La cour d’Appel n’en finit pas de prolonger de mois en mois un simulacre de procès où le procureur du roi n’a toujours pas apporté le début de preuve tangible de la culpabilité des 24 accusés. Dans ses arguments finaux il a continué de s’en tenir aux PV de police et de gendarmerie que les accusés ont signé, parfois de leur pouce, après des séances de torture. Les avocats de la défense nommés d’office, ont souligné dans leurs conclusions finales le manque de preuve pour condamner les accusés qui doivent être déclarés innocents. Ils ont en outre exhorté la cour à investiguer sur ce qui s’est passé pendant le démantèlement du camp de Gdeim Izik, déclarant que ce démantèlement constituait un abus de pouvoir. Enfreignant une nouvelle fois le code de procédure pénale, le président a donné la parole au Procureur du roi pour qu’il réponde aux arguments des plaidoiries des avocats de la défense. Et pour lui laisser le temps (!) il a reporté la séance au 11 juillet. Les parties civiles ont eu, elles aussi la parole, nouvelle entorse aux règles de la justice. Le 11 juillet, après que le procureur ait répondu sur les points qu’il avait annoncés, la parole a été donnée aux parties civiles puis le président a annoncé un nouveau report au 18 juillet sans que les avocats de la défense aient eu la parole ! Si la justice marocaine voulait décourager les familles et amis des prisonniers et les observateurs étrangers, elle ne s’y prendrait pas autrement. Mais peine perdu, il y aura encore du monde pour observer cette vilaine farce judiciaire et soutenir des hommes innocents qui sont embastillés depuis sept ans et demi.


Communiqué

Nous, prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, déclarons que les autorités marocaines nous obligent , par la force à assister à notre simulacre de procès, et ce, depuis que nous avons décidé de boycotter et refuser de participer à cette mascarade.

Nous sommes aussi conscients que les divers reports de ce pseudo procès visent à épuiser et décourager la solidarité et l’assistance que nous apportent nos familles, la société civile sahraouie, les observateurs d’à travers le monde, les organisations internationales.

Depuis la décision de la cour suprême de casser les jugements arbitraires du tribunal militaire, nous n’avons cessé d’être la cible de divers campagnes de désinformation et de « preuves » montées de toute part par les autorités policières, juridiques ainsi la machine médiatique makhzenienne.

Au vu de ce qui a précédé :

Nous appelons les militants sahraouis, observateurs internationaux, associations, avocats, journalistes ainsi que tous les sympathisants et solidaires de la liberté et des droits de l’Homme d’assister massivement aux séances de ce « procès » afin de mettre la lumière sur les exactions de l’occupant marocain et les aberrations de son système judiciaire corrompu et qui est au service du makhzen et, aussi, faire pression sur les autorités marocaines pour nous rendre nos droits et notre liberté.

Les prisonniers politiques sahraouis
Groupe Gdeim Izik

Prison de Salé le 11 Juillet 2017