Ce ne sera pas facile pour le dictateur djiboutien de perpétuer ses tours de passe-passe lors du prochain scrutin où il entend briguer un cinquième mandat. Le 26 février 2021 à Nantes une large coalition de partis, la Ligue des Droits de l’Homme et de personnalités de la société civile ont publié le communiqué de presse pour une transition démocratique à Djibouti.
COMMUNIQUE DE PRESSE
POUR UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE A DJIBOUTI
Nous, partis politiques, personnalités, représentants de la société civile et organisation politico-militaire, réunis le 20 février 2021 par visio conférence, allons adopter la Charte pour une Transition élaborée par la commission mise en place fin juillet 2020.
Devant le refus de l’alternance par les urnes, et pour faire face éventuellement à toutes les manuvres frauduleuses dont le Chef de l’État a le secret, l’urgence de la situation nous oblige à la construction d’un rapport des forces multiformes, pour sauver ce pays d’une dérive. Pour empêcher le spectre régulièrement agité qu’une situation chaotique succéderait au renversement du dictateur de Djibouti, la nécessité d’une transition démocratique s’est imposée, dans la droite ligne de l’Appel du Bourget de septembre 2018.
L’objectif de cette transition est de se prémunir contre le chaos après la chute inéluctable de la dictature et de mettre en place un processus démocratique et des institutions nationales. Ce mécanisme de transition aura pour but le passage de ce système clanique institué depuis l’indépendance en un État national et démocratique.
Cette transition aura pour tâche essentielle la sortie de crise qui perdure depuis bientôt 44 ans. Il s’agit surtout pendant cette période de (24 mois) au moins de mettre en place des réformes démocratiques. Ce mécanisme procédera à la formation du gouvernement d’union nationale de transition, regroupant l’ensemble des forces politiques, des associations et personnalités de la société civile, favorables au changement.
Le Président de la Charte de Transition assumera le rôle de chef de l’État. Le premier ministre sera désigné par le Président. Le Conseil national de transition sera l’organe législatif durant cette période. Un organe de la défense et de la sécurité chargé de garantir la paix et la sécurité ainsi que le Conseil Constitutionnel seront approfondis dans la Charte.
Ce gouvernement de transition sera chargé de mettre en uvre les résolutions de la charte de transition, notamment : Les réformes démocratiques, les réformes de l’armée, de la sécurité, de la police, de la citoyenneté et des listes électorales ainsi que celles instituant une véritable décentralisation des régions aussi bien que la reconstruction des zones détruites par la guerre, la réparation des crimes et massacres et les réformes économiques et sociales.
Ce processus de démocratisation sera suivi de la phase de consolidation démocratique: Une nouvelle Constitution sera soumise au référendum.
Nous appelons l’ensemble des Forces et sociétés civiles à unir leurs énergies en vue de bâtir une alternative au système, en tirant les leçons de nos expériences et erreurs passées. Il y va de la sauvegarde du pays au vu de l’obstination du chef de l’Etat à se maintenir au pouvoir et de ses manuvres pour pérenniser ce système clanique.
Nous nous engageons à lutter en priorité dans les 6 premiers mois de la transition contre la famine, l’extrême pauvreté qui affectent la grande majorité de nos compatriotes ainsi que contre la soif et les coûts exorbitants de l’électricité. Ensemble, au-delà des postures, nous avons l’obligation de changer la donne à Djibouti et tourner ainsi la page de ces 44 années de dictature familiale. Un Comité de suivi est mis en place afin de piloter l’amorce de ce processus salvateur.
Fait à Nantes, le 26 février 2021