Communiqué de l’AFASPA
COLONISATION ET OCCUPATION ARMÉE, SOURCES DES PIRES MAUX DU PEUPLE PALESTINIEN
Depuis quelques semaines les affrontements (6 morts) qui ont opposé Fatah et Hamas en Palestine ont fait la UNE des grands médias télévisés, de la presse écrite en France et dans le monde.
Notre analyse à ce propos, fondée sur la nature de l’occupation coloniale armée israélienne qui déchire cette région du globe, nous conduit à rappeler les évènements qui permettent de mieux situer l’origine des responsabilités du drame que vivent tous les Palestiniens.
Déjà victimes de l’embargo international qui les a plongés dans une extrême pauvreté, proche de la catastrophe humanitaire, à la suite de la « punition collective » infligée par les Etats-Unis, l’Europe et la France, c’est sur fond d’occupation permanente que toute la population palestinienne de Cisjordanie, de la bande de Gaza où d’Israël paie chèrement son attachement à sa terre et à sa cause.
Aujourd’hui, c’est l’existence même de ce peuple qui est en question, car l’occupation qui s’accentue chaque jour menace, assassine, détruit tout sur son passage et pousse au désespoir tous ceux qui la vivent au quotidien.
Depuis le 28 juin ( prise du soldat Shalit), ce sont 300 Palestiniens qui ont été tués par l’armée et 22 ces derniers jours ! La force armée coloniale et d’occupation frappe tous azimuts sans discernement et en tout lieu.
Dans le même temps, le ballet des diplomaties des puissances étrangères, Etats-Unis en tête, réaffirment leurs positions qui ont prévalu à la « punition collective » au lendemain du résultat de l’élection démocratique donnant la majorité au Hamas.
La détermination de le remettre en cause dès l’instant qu’il n’était pas conformes aux intérêts d’Israël, des Etats-Unis et d’autres puissances mondiales a, nous semble-t-il, été sous-estimée.
Ainsi :
* les Etats-Unis refusent toujours ce parti islamiste démocratiquement élu ;
* une partie des gouvernements européens reste mitigé, voire neutre ;
* les Etats arabes modérés n’ont pas l’intention de voir entrer les islamistes dans un gouvernement d’union nationale.
Cette intolérable ingérence politique a certainement joué dans la radicalisation des rapports entre les deux partis au pouvoir d’autant que la question nationale palestinienne, celle de l’Etat palestinien libre et indépendant, était volontairement occultée par les souffrances quotidiennes endurées par la brutalité de l’occupation armée.
Par la force des choses l’unité nationale s’est déstabilisée et les points de divergences politiques internes se sont radicalisés. Le spectre de la guerre civile a été cultivé par ceux qui souhaitent monter les opinions publiques arabes les unes contre les autres et voir plonger le pays dans le chaos et l’intégrisme.
Mais pour les millions de Palestiniens ordinaires qui vivent sous cette brutale occupation ou qui sont citoyens de seconde zone de « l’Etat juif », ou encore forcés à l’exil, il n’existe aucun désaccord suffisamment grave pour s’affronter frère contre frère, famille contre famille, dans une guerre civile. Au contraire, les Palestiniens sont unis dans leur compréhension de ce dont ils souffrent – le colonialisme armé israélien – soutenu et financé par les puissances occidentales.
Chacun sait qu’Israël a besoin de chaos autour de lui pour poursuivre son orgie criminelle et récupérer toute la terre de Palestine ; quant aux Etats-Unis nul n’ignore leur désir de recomposer un « grand Proche-Orient » à sa guise. Aussi pensons-nous que ces tentatives de déstabilisation de la résistance du peuple Palestinien font partie d’une stratégie globale qui s’appuie sur l’occupation militaire et la colonisation. Il est urgent d’arrêter l’occupation militaire israélienne, d’exiger le retrait immédiat de territoires Palestiniens occupés, de procéder à la mise en place d’un Etat libre et indépendant.
Bagnolet, 23 octobre 2006