AMINATOU HAIDAR EN VISITE AU PARLEMENT EUROPEEN

La militante de la défense des Droits de l’Homme au Sahara Occidental a été ovationnée par les députés européens le 31 mai, à l’ouverture de leur séance. Le matin elle avait été reçue par le Président Joseph Borel.


Elle a été en outre accueillie par la Commission de Coopération et de Développement au Parlement Européen dont la Présidente Madame Luisa Morgantini, le Président du groupe socialiste au Parlement et fut l’invitée d’honneur du groupe de la Gauche Unie européenne. Le Président, Monsieur Francis Wurtz, l’a assurée : « du soutien indéfectible de la gauche Unie au peuple sahraoui et à ses droits à l’autodétermination et à l’indépendance. » La Présidente de la sous-commission des Droits de l’Homme au Parlement Européen, Madame Hélène Flautre, qui lui a exprimé le soutien du Parlement Européen « à son combat légitime pour le respect des Droits de l’Homme et celui de ses concitoyens. »

Lors d’une conférence de presse, Aminatou Haïdar a déclaré : « Je suis venue au Parlement Européen pour dire combien est grave la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. (…) Les forces d’occupation marocaines y font régner la terreur depuis 1975. Elles ont installé un dispositif policier et militaire impressionnant, pour bâillonner nos libertés, pour nous interdire de manifester et de nous exprimer librement. Elle a ajouté, « Moi qui vous parle : j’ai vécu dans ma chair, dans ma dignité les horreurs indescriptibles des bagnes. J’ai subi des tortures. Mon seul crime est de revendiquer ma liberté, qui est celle de mon peuple.
Mais mon cas n’est pas unique. Les victimes sahraouies de la répression se comptent par milliers : des femmes, des hommes, de tous âges sont persécutés, opprimés, agressés, chaque jour. On déplore plusieurs centaines de disparus, il n’est pas de famille qui n’ait été endeuillée au Sahara Occidental. »

Aminatou Haïdar, émue, mais déterminée a poursuivi en relatant ce qui se passe quotidiennement au Sahara Occidental : « Au moment où je vous parle les forces d’occupation marocaines perpétuent des crimes contre des sahraouis innocents, dans un territoire verrouillé, où les observateurs étrangers et la presse ne sont pas les bienvenus, voire interdits. Je veux pour exemple les nombreuses délégations qui ont été refoulées de l’aéroport d’El Ayoun.

La délégation ad hoc du Parlement Européen n’a pas pu effectuer sa mission d’enquête sur ces violations des droits de l’homme, parce que le Maroc lui refuse l’accès au Sahara Occidental qu’il occupe illégalement. » Elle a rappelé le cas du jeune auquel on a fait subir les pires tortures « Même les enfants ne sont plus épargnés, ma fille de 12 ans a été tabassée, en rétorsion contre moi. Mohamed Boutabaa lutte aujourd’hui contre la mort suite aux blessures infligées par les forces de l’ordre. Salek el Mamoun Essaidi un jeune de 16 ans été torturé, puis aspergé de produits inflammables, il est dans un état grave des suites des brûlures subies. Elle a alors exhibé les photos, diffusée par internet, preuves de ce comportement inhumain. Plusieurs autres sahraouis sont actuellement persécutés, poursuivis, harcelés. Des prisonniers ont été libérés, d’autres sont déjà sous les verrous. Telle est la réalité quotidienne, ordinaire depuis le 21 mai 2005.

Elle a terminé par un appel solennel aux parlementaires et à l’opinion européenne :
« Je suis ici pour exprimer un cri de douleur, pour transmettre un appel pressant, un message urgent à l’Europe à travers ses institutions démocratiques. Nous chérissons la liberté, la paix et la justice. A la violence policière, à la barbarie de l’occupant marocain, nous opposons la résistance pacifique.

L’UNION Européenne doit intervenir auprès des autorités marocaines pour exiger d’elles, le respect les droits humains, de la légalité internationale au Sahara Occidental. Elle a les moyens et l’influence pour le faire.

L’UNION européenne qui est si généreuse avec le Maroc, allant jusqu’à signer avec lui un accord de pêche illégal, puisqu’il inclut les eaux territoriales du Sahara occidental, a d’énormes responsabilités dans notre drame, puisse-t-elle participer à la réparation de cette injustice cruelle faite au peuple sahraoui depuis plus de 30 ans. »