A l’occasion des 3O ans du Front Polisario et d’une année d’Intifada au Sahara Occidental

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Depuis un an, pas un jour où n’arrive dans nos messageries électronique des informations sur les manifestations des populations sahraouies et la répression marocaine. Aujourd’hui, alors que sa mission d’enquête sur les atteintes aux Droits de l’Homme est présente à El Ayoun, l’ONU reçoit un nouveau camouflet royal avec l’arrestation des personnes venues témoigner devant elle.

Quel contraste nous offre l’actualité !
-à l’heure où les projecteurs sont braqués sur l’indignité et les malversations des plus hauts dirigeants de l’Etat français
-la dignité et le courage de tout un peuple restent dans l’ombre.
Une ombre qui cache ce que ces mêmes dirigeants trament avec le colonisateur marocain pour que leurs intérêts politiques et financiers mutuels soient préservés.
Il y a 33 ans le peuple sahraoui déclenchait la lutte d’indépendance.

Toutes ces années de résistance, sont la preuve que les sahraouis n’accepteront jamais de vivre sous le joug colonial sous quelque forme que ce soit.
Il ont su mener de front la lutte de libération nationale et construire les institutions d’un Etat reconnu par 79 pays dans le monde qui a pris sa place au sein des nations africaines.

Mais le Sahara Occidental reste la dernière colonie en Afrique à ne pas avoir bénéficié du droit à l’autodétermination. Les conséquences de l’occupation marocaine sur ce peuple sont désastreuses : guerre, exil, pauvreté, séparations des familles, répressions, spoliation du territoire et de ses richesses…
Le conflit connaît depuis un an une nouvelle donne qui dérange le ronron des institutions internationales, installées dans une situation de ni guerre, ni paix qui arrange bien les affaires marocaines.

Ce soulèvement populaire dans le territoire occupé, les forces d’occupation marocaines n’arrivent pas à l’éteindre malgré toute l’énergie répressive mise en œuvre. Les mêmes principes que sous Hassan II : répression féroce, pratique généralisée de la torture, y compris sur les femmes et les enfants, séquestrations, assassinats, quadrillage du territoires et désinformation à grande échelle. Les nouveaux moyens de communication et la présence d’observateurs internationaux empêchent aujourd’hui d’aller aussi loin que durant les années de plomb.

Qu’ils soient de l’un ou de l’autre côté du mur, qu’ils aient les armes à la main ou qu’ils fassent fonctionner les institutions de la RASD, les femmes et les hommes sahraouis tiennent tête aux puissants de ce monde qui portent à bout de bras un régime corrompu qui court à la perte du Maroc.

L’AFASPA qui a soutenu le mouvement d’indépendance depuis son origine et dénoncé le fait accompli colonial, agit pour que l’ONU assume ses responsabilités en matière de décolonisation. Elle lui demande ainsi qu’à l’Union Africaine et à l’Union Européenne d’exercer des pressions suffisantes sur le Maroc pour l’obliger à respecter ses engagements et accepter, sans tergiversation ni retard, l’organisation d’un référendum comportant parmi les options : l’indépendance, conformément à la doctrine de l’ONU en la matière.

Ce qui a été possible au Timor Oriental colonisé par l’Indonésie doit pouvoir l’être au Sahara Occidental colonisé par le Maroc.
Cela nécessite une volonté politique basée sur les principes et non sur des intérêts financiers de ceux qui s’approprient l’Afrique et ses richesses.

L’AFASPA agit également pour que la France cesse de soutenir le colonisateur et œuvre dans l’intérêt des peuples de la région. C’est là, où le Maroc trouve ses plus ardents soutiens, que doit s’exprimer la voix des sahraouis et de leurs amis. Je veux bien sûr parler de la France. Pour cela il faut conjuguer nos efforts, et chacun doit jouer sa partition.

La cause du peuple sahraoui est nôtre car elle concerne des valeurs universelles : la liberté et le respect du Droit. C’est pourquoi cette lutte a suscité tant d’élans de solidarité de par le monde. En Algérie où l’on connaît le prix de la lutte anticoloniale, en Espagne où la population et de nombreuses institutions relèvent l’honneur perdu des gouvernants, pour ne citer que ces 2 pays. Mais pas un continent sur la planète qui n’ait un comité de solidarité avec les sahraouis. C’est aussi la force de ce peuple. Mais ce qu’ignorent le colonisateur et ses soutiens, c’est la sagesse, le sens de la dignité, la joie de vivre et l’humour et de ce peuple qui en font son âme et sa force.

Je termine en saluant au nom de L’AFASPA le courage inébranlable et la détermination du peuple sahraoui qui résiste malgré la répression, la séparation des familles et les difficultés matérielles et morales de l’exil.

En ce double anniversaire nous l’assurons de nos sentiments indéfectibles d’amitié et de solidarité.