Il faudrait faire un retour sur les célébrations du cinquantenaire des indépendances organisées en Afrique par les autorités gouvernementales qui ont eu diverses initiatives grandioses (voir au Sénégal la sculpture voulu par le Président Wade) et la volonté de ne pas rendre hommage aux luttes qui ont conduit à leur avènement de ces indépendances. Mais le « pompon » revient à mon avis à François Bozizé, Président de la République Centrafricaine.
En effet, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la République centrafricaine le président François Bozizé, après avoir distribué des médailles à des grandes dames du pays (dont la sienne),a annoncé la réhabilitation totale de l’ex-empereur Jean Bedel Bokassa dans tous ses droits. Si la cérémonie avait eu lieu le 1er avril on aurait cru à un « poisson ».
Et sans rire, l’entourage présidentiel explique qu’il s’agit de reconnaître les services rendus au pays par celui qui a fait bâtir des édifices durant les 14 années qu’il a passées à la tête du pays. Ce qui ne paraît pas extraordinaire en soi et même parfaitement dans l’ordre des choses qu’un président réalise durant son mandat.
Le plus navrant dans l’affaire, est qu’il se trouve des dirigeants de l’opposition qui ne s’en offusquent pas !
Passent-ils aussi dans les « pertes et profits », les victimes du dictateur, qui se comptent par centaines dans diverses composantes de la société centrafricaine et notamment la centaine d’écoliers de Bangui qu’il a fait massacrer en 1979. Ces morts sont donc oubliés en vue de la prochaine échéance présidentielle pour laquelle des politiciens sans scrupules lorgnent du côté des électeurs de la région de Bokassa qui attendent toujours les promesses du candidat Bozizé lors de sa campagne électorale de 2005.
Les familles des victimes de Bokassa promettent quant à elles de continuer leur combat pour être indemnisées.
Michèle Decaster