Après avoir exigé et obtenu le retrait d’un livre exposé au Centre Pompidou de Beaubourg, relatif aux soldats marocains victimes de la guerre au Sahara occidental, puis demander la déprogrammation de la chanteuse sahraouie Aziza à l’Institut du Monde Arabe, Makhzen ne se sentent plus en France en terre étrangère où le droit d’expression en réunion est légal. Vendredi 15 février une quinzaine de ses nervis sont venus empêcher la tenue d’une conférence organisée à Paris par l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) sur le thème de la liberté de la presse au Maroc.
Installés dans différents endroits de la salle où se tenait la conférence, ils ont commencé à perturber les prises de parole dès le début de la séance, interrompant déjà le président de l’assemblée qui a précisé qu’à l’issue des interventions des conférenciers, la salle aurait la parole. Puis ce fut le tour de la Secrétaire générale de l’ASDHOM d’être invectivée. Enfin ils n’ont pas supporté la démonstration faite par Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH, coordinatrice du Réseau des Associations Victimes d’Interdictions (RAVI) lauréate en 2013 du Prix des Droits de l’Homme de l’ONU des manques répétés des conventions internationales signées par le Maroc sur la liberté d’expression et la liberté de la presse, du fait même que la constitution, des lois ou des décrets s’y opposent. Elle fut alors vilipendée et un grand escogriffe a donné le La en s’en prenant physiquement à un membre de l’assistance qui lui demandait de laisser parler l’oratrice. Alors que les organisateurs tentaient de retenir ce fou-furieux, un autre s’est emparé d’une chaise qu’il a jeté ver le fond de la salle. Puis la salle a été brusquement plongée dans le noir, ces énergumènes ayant subtilisé les fusibles de l’armoire électrique. Dans le noir ils se sont approchés de la tribune pour s’en prendre à Khadija Ryadi qui a été protégée par les tables que maintenaient des militant-e-s. Après avoir jeté des boules puantes dans la salle, les valets du roi sont partis avant l’arrivée de la police appelée par les dirigeants de l’ASDHOM.
Est-on revenus un demi siècle en arrière, sous les années de plomb du régime de Hassan II, quand les officines marocaines sévissaient dans les usines de la métallurgie en particulier, surveillant et encadrant les y ouvriers marocains ? Les grèves de 68 y avaient mis bon ordre !
Nous avons assisté à une démonstration parfaite de la liberté d’expression version « royaume du Maroc » qui s’importe en France avec la complicité des autorités françaises qui sont d’une mansuétude à toute épreuve sur les atteintes graves et répétées aux droits les plus élémentaires de la part du pouvoir marocain.