Ennaama Asfari, défenseur sahraoui des Droits de l’Homme, a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et 500Dr d’amende par le Tribunal de Smara où il comparaissait ce jour.
La police était au rendez-vous avec une vingtaine de minibus venus d’El Ayoun pour tenter d’empêcher toute manifestation de soutien et barrer les voies d’accès au Tribunal. Peu nombreux furent les sahraouis qui purent assister à la séance, la salle étant déjà bien remplie par la police secrète. Trois femmes qui voulaient accéder au Tribunal ont été brutalisées, dont Soukeina Ment Jed Ahlou Ould Sid (disparue dans les bagnes secrets entre 1981 et 1991 et de nouveau emprisonnée pour 14 mois en 1992).
Les conditions étaient loin d’être réunies pour permettre un procès équitable. Il dura près de 4 heures durant lesquelles Daniel Vogué, avocat français et ses deux collègues espagnols ont démontré la machination de ce nouvel exemple d’acharnement contre un défenseur des droits humains. Ennaama Asfari quant à lui à retourné l’accusation qui lui était faite «d’outrage à agent et de destruction de bien public» en déclarant : «s’il y a outrage, c’est celui que subit le peuple sahraoui depuis plus de 30 ans et pour ce qui est de la destruction du bien public c’est celle du Sahara Occidental occupé et pillé de ses richesses naturelles .»