Présentation du film « Much loved » de Nabil Ayouch

Dans le cadre d’un partenariat avec la CCAS et le Comité d’Entreprise des Caisses d’Epargne d’Ile de France, LES MERCREDIS DU CINEMA de l’AFASPA présentent « MUCH LOVED » de Nabil Ayouch au cinéma La Clef MERCREDI 8 JUIN 2016 à 20h.


Dans les nuits de Marrakech, Noha, Soukaina et Randa, trois prostituées sous la conduite de Saïd leur « homme à tout faire », passent de boites de nuit ou aux soirées privées. Maquerelles, touristes, policiers corrompus, ils sont nombreux à profiter de leurs charmes, y compris la famille qui juge la prostitution tout en acceptant les revenus qu’elle apporte. Le film aborde aussi la question de l’homosexualité et masculine par le biais d’une des trois héroïnes par celui d’un attachant travesti qui semble davantage divertir les Marocains que les touristes. Le réalisateur ne recule pas non plus devant la peinture acérée de riches Saoudiens dont l’opulence financière leur permet de faire des prostituées les jouets de leur libertinage quand leur propre pays applique sévèrement la charia. Comme dans Mektoub et les Chevaux de Dieu, Nabil Ayouch scrute les violences et les inégalités de son pays.

« Nul ne peut nier que le projet relève bien entendu d’une forme de provocation à l’adresse de la société marocaine, fustigée dans le rapport hypocrite qu’elle entretient avec la place des femmes, la représentation du corps, la quête du plaisir et la pratique de la sexualité. Mais alors qu’on aurait pu craindre un projet putassier qui se serait contenté de provoquer la frange la plus conservatrice de la société marocaine, force est de reconnaître que Much Loved surprend par sa belle capacité à faire corps avec ses personnages, tout en prenant à son compte l’ambigu rapport qu’ils tissent avec la ville. » Critikat

Très remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2015, le film est interdit au Maroc pour « outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine », belle hypocrisie institutionnelle qui a suscité nombre de menaces à l’égard du réalisateur et des actrices qui ont eu le courage de faire exister un tel film.

La projection sera suivie d’un débat avec la participation de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH-Paris)

Participation aux frais 5€