L. Ville : la ville et elle.
Elle : une ouvrière ou une étudiante, une mère ou une fille, une infirmière ou une entraîneuse.
La ville : Tananarive. Une banlieue pléthorique, un habitat sommaire de plus en plus éloigné du centre de la ville, des heures de transport, des embouteillages sans fin, des loyers exorbitants, un lycée qui se dégrade, faute de pouvoir être entretenu, des usines géantes pour exalter la mondialisation et le retour de l’esclavage, le quartier nocturne des boîtes et de la prostitution.
L Ville : la longue marche de femmes à la conquête de l’indépendance, la leur et celle de leur pays, une voie idéale dessinée au lendemain de la 2ème guerre mondiale et que Madagascar n’a jamais achevée. Elle + elle : une nation en marche. « Je crois en l’avenir de Madagascar, pas en mon patron. »
Elles sont six femmes malgaches, de différentes générations, à lutter, chacune à sa façon, pour s’en sortir. À travers leurs destins croisés, d’une de leur journée, se tisse petit à petit un tableau émouvant de Tananarive et de la société malgache, de la colonisation à aujourd’hui, des massacres de 1947 aux émeutes de 2002, des coutumes pacifiques de l’ancienne société à la manipulation des ethnies par les Français puis par les formations politiques, du poids des anciens dans la tradition et du désir d’émancipation des jeunes générations. L. Ville est fait à la façon de « Moi, un noir » associant une voix off non synchrone avec les images. D’un côté, la description visuelle des conditions de vie de ces femmes, de l’autre, décalées et en retrait, les pensées, les sentiments qu’inspire à ces femmes l’histoire de leur pays. (Yann Lardeau)
MERCREDI 9 MARS 2011 au Cinéma La Clef, 21 rue de la Clef à Paris (Métro Censier Daubenton)
La projection sera suivie d’un débat avec la participation de Jean-claude Rabeherifara, sociologue.
Participation aux frais 5