Grève de la faim d’un prisonnier sahraoui pour protester contre les conditions inhumaines d’incarcération.
Une nouvelle fois, Mohamed Bourial, prisonnier politique sahraoui du groupe Gdeim Izik, a recours à la grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention déplorables et inhumaines, le refus de médicaments essentiels et les restrictions sévères des visites familiales.
Sa grève de la faim a débuté le lundi 15 septembre 2025, à la prison d’Ait Melloul près d’Agadir, où il est détenu à plus de 600 kilomètres de sa famille qui vit à El Ayoun au Sahara occidental occupé.
Selon sa sœur Oum Essad, qui a parlé aux journalistes d’Equipe Media, le déclencheur de la protestation est un problème critique concernant la santé de Bourial. L’administration pénitentiaire l’a informé qu’il ne pouvait recevoir les médicaments nécessaires que de l’extérieur de l’établissement, une tâche pratiquement impossible pour sa famille étant donné la distance et l’accès restreint des visites aux prisonniers. Le droit de visite n’est accordé qu’à sa mère, sa femme et une de ses sœurs. Tous les autres membres de la famille se voient systématiquement refuser les visites, l’isolant de son réseau de soutien.
« C’est une politique délibérée pour briser son moral et sa santé », a déclaré Oum Essad. « Ils savent que nous vivons à 600 km et que les visites sont strictement limitées. Comment pouvons-nous lui procurer ses médicaments régulièrement ? »
Elle a détaillé les conditions de vie quotidiennes épouvantables que son frère endure. « Mohamed souffre de la mauvaise qualité de la nourriture fournie, et il vit en isolement total depuis sept ans ce qui a aggravé son état physique et mental.
Mohamed Bourial est l’un des activistes sahraouis condamnés en lien avec les manifestations de Gdeim Izik, un camp démantelé par les forces marocaines en 2010. Son cas est fréquemment cité par les organisations de défense des droits de l’homme qui accusent le Maroc de détenir et de maltraiter de manière arbitraire les prisonniers politiques sahraouis.
Dans sa communication avec Equipe Media, Oum Essad a lancé un appel désespéré à la communauté internationale. Elle a appelé « toutes les consciences internationales à agir et à faire la lumière sur la situation de son frère et de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines ».