Communiqué relatif aux événements politiques actuels
Nous, Jeunes, associations et organisations de Jeunes, cosignataires de la présente déclaration, sommes convaincus du rôle important et décisif que nous tenons dans la vie politique et sociale de Madagascar et dans la construction de son avenir, notre avenir. Motivés et conscients de cette responsabilité, nous tenons à unir nos voix et faire entendre nos attentes, celles de la majorité de la population Malagasy, face aux récents événements et leurs conséquences. Durant les dix dernières années, nous avons subi de plein de fouets les effets de la crise : la pauvreté extrême, la mauvaise gouvernance (la corruption, l’insécurité,…) le chômage, la mauvaise qualité de l’éducation, l’instrumentalisation de la jeunesse pour des fins politiques.
Nous exprimons notre frustration et nos craintes face aux impacts qu’une éventuelle nouvelle crise pourrait avoir sur notre avenir.
Parce que nous voulons :
terminer l’année scolaire et universitaire en toute sérénité ;
avoir une garantie de la durabilité des emplois actuels et futures ;
mettre fin à l’exploitation illicite et illégale de nos richesses nationales ;
éradiquer la corruption ;
promouvoir la bonne gouvernance, la justice et l’équité.
Et parce que nous croyons que la vie humaine est la plus précieuse des richesses et que nous refusons ainsi toute tentative d’instrumentalisation de la jeunesse par une minorité non soucieuse du bien commun.
Nous demandons :
1. Aux élus, dépositaires de mandats publics et non propriétaires d’un quelconque pouvoir, de recadrer les manifestations dans leur contexte initial. L’appel lancé à la population concernait un rapport sur les circonstances du vote des lois électorales au sein de l’Assemblée Nationale et sur la loi sur les Zones Économiques Spéciales (ZES). Le mouvement semble avoir bifurqué de cette intention première depuis et nous lui suggérons de revenir à la raison en fournissant aux citoyens les détails des amendements prescrits et adoptés, ainsi que leur position face aux dispositions et articles relatifs à la lutte contre la corruption.
2. La mise en place d’un processus non-violent de règlement des conflits. En effet, les conséquences de la manifestation du samedi 21 Avril 2018 – des morts et des dizaines de blessés – sont indignes de notre Nation et de notre culture. Nous rappelons que la liberté de manifestation et d’expression est une liberté fondamentale reconnue par la Constitution Malagasy. Chaque Malagasy a le droit de se réunir et d’exprimer son opinion sur la situation politique du pays. Ainsi, des députés qui procéderaient au rapport de leurs activités sur des places publiques, à la population Malagasy, ne devraient pas être interdits du fait qu’ils soient de l’opposition.
3. A ce que vous puissiez tout mettre en uvre pour que des élections se tiennent dans la paix et la sérénité, afin que nous puissions choisir nous-mêmes nos dirigeants. En ce sens, nous condamnerons toute autre issue que celle des urnes. Nous demandons à tous les responsables de la Nation de faire taire leurs ambitions personnelles et d’uvrer pour le bien commun, en militant pour un nouvel examen des lois électorales, sources de toutes ces discordes.
Nous nous engageons à mobiliser nos pairs à une prise de conscience citoyenne par la compréhension des textes et du rôle des élus, parce que l’avenir de Madagascar se décide aujourd’hui, ensemble. Nous faisons partie intégrante de cet avenir.
De ce fait, nous invitons les autres jeunes qui entendront cet appel à agir avec responsabilité et à participer activement à la vie publique de la Nation, sous toutes ses formes. Nous souhaitons nous libérer des manuvres politiques de tous bords qui ont et vont entraîner Madagascar dans un nouveau cycle de crise si nous laissons l’instabilité et la peur guider nos réactions.
Notre message : « Tsy hiamboho Adidy aho ry Tanindrazako! »
Antananarivo , vendredi 27 Avril 2018
Communiqué signé par des jeunes, des citoyens avec le concours des Associations de jeunes :
ONG Tolotsoa,
MIEL ou Mouvement pour l’Intégrité des Elections et des Leaders,
Réseau Climation Océan Indien,
Youth 4 Development,
Parlement National des Jeunes,
Green N Kool,
Association des Etudiants en Droit de Madagascar,
Young Men/Women Christian Association,
Jeunes Actifs Interrégional,
Jeunes En Mouvement Analamanga,
Generation Citizen,
Civilian Madagasikara,
YALI Madagascar
et tous ceux qui souhaitent se joindre à l’initiative.