Depuis la « Journée de la colère » du 25 janvier 2011 en Egypte contre la dictature et la pauvreté ( la moitié de la population -soit 40 millions de personnes- vit avec moins de 2 $ par jour ), un mouvement populaire sans précédent dans son histoire récente se développe partout dans le pays, du Caire à Suez, d’Alexandrie à Assouan, d’Ismaïlia au bastion ouvrier de Mahalla el Koubra etc. Elle touche désormais l’ensemble des couches sociales. Malgré la censure ( y compris coupures internet et tél.), l’intimidation policière, les provocations, le couvre-feu et une répression sanglante ( plus de 300 morts et des milliers de blessés au 1er février selon l’ONU ), des millions de gens manifestent et tiennent la rue, exigeant la chute de Moubarak et de son régime. Ils réclament la LIBERTE. La DIGNITE. La JUSTICE SOCIALE.
Depuis plus de trente ans, l’Égypte vit sous le joug d’une dictature associant pouvoir et argent : un régime autoritaire, corrompu, illégitime qui gouverne le pays au détriment de son peuple, au profit de lui-même et de quelques alliés stratégiques. Moubarak, mais aussi sa famille, sa cour de ministres aux ordres et ses hommes d’affaires véreux sont autant de vieux visages qui tiennent les mêmes discours pour détourner les Egyptiens de leurs véritables ennemis : corruption, misère, chômage, répression (l’état d’urgence décrété en 1981 est toujours en vigueur), absence d’éducation et libertés muselées, sous le regard complaisant des gouvernements voire la complicité active des instances internationales comme le FMI.
Depuis plus de trente ans, des générations se sont succédées et ont fait face à la même rengaine, aux mêmes discours, à la même politique : toujours au détriment du peuple égyptien et au profit d’un « pharaon » autocrate entouré de notables corrompus.
Aujourd’hui, tout change ! L’Egypte ne sera plus jamais la même car son peuple à relevé la tête et le défi du changement, bien décidé à ne plus accepter la soumission. Le vent de liberté réclamant démocratie et justice sociale, venu de Tunisie, a désormais atteint l’Egypte et se propage dans l’ensemble du monde arabe. Les gens n’ont plus peur.
Le soulèvement populaire ne se contentera pas de vagues promesses de « transition » démocratique. Et les Egyptiens comme les autres peuples arabes n’entendent se faire dicter par personne – surtout pas par les dirigeants français, européens et américains complices de Moubarak et du régime – la conduite pour la suite de leur mouvement. Ils comptent sur un large mouvement de solidarité internationale pour dire Halte ! à la répression de leurs aspirations à la liberté, et pour gagner ensemble de nouvelles conquêtes démocratiques, sociales et politiques au niveau international, à commencer par la liberté d’aller et venir et de s’organiser.
Plus que jamais, la paix passe par la réussite de la révolution démocratique en cours.
Dans l’immédiat, le peuple égyptien veut mettre en échec les manoeuvres dilatoires d’un régime aux abois. Celui-ci a lancé mercredi 2 février 2011 ses « baltaguiya » – des nervis et des milices armées maquillés en manifestants « pro-Moubarak » – à l’assaut du mouvement qui occupait pacifiquement la place Tahrir pour provoquer un sentiment de chaos et pour diviser la population, dans l’espoir de reprendre la main. Le bilan de cette journée est lourd : encore plusieurs morts et des centaines de blessés.
Avec les Egyptiens, la communauté internationale doit dire :
HALTE A LA REPRESSION !
DISSOLUTION DES MILICES PARA-MILITAIRES DU REGIME !
MOUBARAK DEGAGE !
VIVE LA REVOLUTION EGYPTIENNE !
VIVE LE PEUPLE TUNISIEN ! VIVE LE PEUPLE EGYPTIEN !
VIVENT LES PEUPLES ARABES EN LUTTE !
SOLIDARITE AVEC LA REVOLUTION EGYPTIENNE ET ARABE !