Éditorial de La Lettre, le document entier se trouve en pièce attachée
LA GUERRE EN UKRAINE N’A PAS FAIT TAIRE LES ARMES EN ÉTHIOPIE
La guerre qui a débuté en novembre 2020 entre les troupes du TPLF (Front Populaire de Libération du Tigré) et l’armée fédérale éthiopienne a pris une ampleur sans précédent avec des milliers des morts et l’implication des États de la région : Érythrée, Soudan, Égypte et Djibouti.
En juillet 2021, ce conflit s’est étendu à l’État régional Afar avec l’attaque des troupes du TPLF. Alors que les Tigréens se plaignaient des violations de droits humains commises par l’armée fédérale, ils se sont livrés à leur tour à des viols et agressions sexuelles, utilisés comme arme de guerre en pays afar. Cela a amené les Afars, particulièrement les femmes, à résister massivement, y compris par les armes, pour défendre leur vie ainsi que leur terre.
L’armée du TPLF a commis des pillages, exécutions sommaires, destructions massives des habitations et des infrastructures mais a également abattu de nombreux bétails. Des centaines de chèvres et de vaches ainsi que des dromadaires ont été tués, véritable catastrophe pour ces pasteurs semi-nomades qui perdent ainsi leur unique moyen de subsistance.
En décembre, une nouvelle offensive tigréenne a été déclenchée avec utilisation des artilleries lourdes, tanks et mortiers, alors même que les combats avaient cessé entre les troupes fédérales et les rebelles tigréens et qu’on parle de pourparlers.
Ces armes lourdes de longue portée dirigées contre les populations civiles ont complètement détruit les villages comme Abala, Magalé, Konnaba, Barahlé.
Les conséquences pour les habitants sont terribles : des centaines de victimes civiles tuées lors de bombardements ou mortes de soif ou de faim et d’épuisement lors de l’exode sur la route : Environ 350 000 personnes ont abandonné leurs foyers et se retrouvent dans le désert des Danakil, sans eau, sans nourriture et totalement démunies et dépouillées de leurs maigres ressources.
En février, notre amie Aïcha Dabalé, Présidente de l’association Karéra et l’équipe de télévision française qu’elle accompagnait ont dû fuir avec les habitants d’Abala, dans un « sauve-qui-peut » de cinq jours à pieds, quand les troupes tigréennes ont attaqué la ville à l’arme lourde. Le reportage diffusé par Arte n’a pas eu d’écho dans d’autres médias en France, essentiellement mobilisés sur la guerre en Ukraine et ses réfugiés, dont certains découvrent la détresse.
Appel d’urgence pour un secours à la population civile victime des attaques tigréennes dans les zones 2 et 4 de l’Etat régional Afar
Malgré les efforts de la communauté afar en Europe qui participe activement à la solidarité, la situation nécessite d’aller au-delà de cette modeste diaspora. Les parrains et marraines dont les filleules sont scolarisées ont été aussi mobilisés.
Un collectif de solidarité envers les personnes déplacées Afar d’Ethiopie s’est créé avec le soutien de l’AFASPA pour réaliser les deux missions de l’association Karéra qui auront lieu en avril, mai et juin.
Les missions de Karéra comprennent deux volets :
– Une intervention médicale auprès de l’hôpital de Dubté, avec l’envoi de personnel de soins (volontaires), de médicaments, petit matériel médical, lampes-torche, draps et couvertures…
– La reconstitution de cheptels pour les éleveurs afin qu’ils retrouvent leur mode de vie dans leur village d’accueil, ce qui éviterait des migrations contraintes vers des bidonvilles, synonymes pour ces populations de perte de leur identité.
Nous lançons un appel solennel à nos adhérent.es et ami.es pour contribuer, selon leurs moyens, aux deux missions conduites par Karéra.
C’est le CLAB (Comité Local de l’AFASPA-Bagnolet) qui se charge de la collecte les dons.
– Par chèque adressé 13 rue Pierre et Marie Curie 931470 Bagnolet
– Par virement :
CTE LOC ASS FR AMITIE PEUPLES AFRIQUE
IBAN : 076 1027 8061 7300 0202 1560 130