Abdellatif HAMMOUCHI, patron de la DST marocaine, et de son accessoire le centre de torture de Tamara récemment fermé, sera promu Officier de la Légion d’honneur, c’est ce que vient d’annoncer M. Cazeneuve Ministre de l’Intérieur lors de son voyage au Maroc. Sarkozy l’avait déjà gratifié de Chevalier de la Légion d’Honneur en 2011, Hollande fait mieux !
C’est un affront de la part du pays que l’on dit des Droits de l’Homme, aux centaines de marocain(e)s et de sahroaui(e)s qui sont passés dans les pattes des tortionnaires à Tamara et dans les locaux de la DST du Maroc et du Sahara occidental.
Ils sont innombrables les témoignages des sévices sadiques perpétrés sur les opposants au régime et sur toute personne qui réclame son droit, comme le jeune champion de boxe Zakaria Moumni qui était pourtant loin de la politique.
Non seulement les autorités françaises ont laissé filer Hammouchi en février 2014 alors qu’il était convoqué par la Justice française pour une audition dans le cadre de plaintes pour tortures, mais elles font mine d’ignorer les dénonciations des organisations internationales de défense des droits de l’homme qui n’ont de cesse d’alerter sur les pratiques qui perdurent dans les locaux des corps de police et les prisons, ainsi que l’a indiqué lors de sa conférence de presse à Rabat, la Haut Commissaire au Droits de l’Homme Navi Pillay le 29 mai 2014 « Le Comité des Nations unies contre la torture a également exprime sa profonde préoccupation a ce sujet au Gouvernement du Maroc. Sa Majesté le Roi Mohamed VI m’a informé qu’il ne peut pas tolérer la torture, bien qu’il ne puisse pas exclure qu’il existe des cas isolés. D’autres responsables ont reconnu que la torture n’était pas une politique de l’Etat, mais qu’il faudra du temps pour éradiquer « les mauvaises habitudes »(…) L’impunité est le combustible le plus puissant pour les violations des droits de l’homme. Mais une seule poursuite de haut niveau des auteurs d’actes de torture ou de mauvais traitements enverra un signal fort aux fonctionnaires de l’État et au grand public montrant que le Maroc, dans les faits, ne tolère pas l’utilisation de la torture ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les allégations de torture doivent immédiatement faire l objet d’enquêtes, sans exception, et les éléments de preuve obtenus sous la contrainte doivent être exclus, comme exigé explicitement par les lois internationales et marocaines. Le cas des 21 prisonniers de Gdeim Izik en est un exemple, qui a besoin d’une enquête approfondie. »
On ne peut imaginer que les autorités françaises n’ont pas eu connaissance de cette conférence de presse et de ce qui se passe au Maroc. Il est vrai que les seules informations que le Cabinet de Laurent Fabius ne retient sont celles qui lui arrivent de Rabat. Ainsi à la lettre du Président de l’AFASPA relative à l’enlèvement puis l’arrestation de la Secrétaire Générale de l’association, Laurent Fabius a répondu qu’elle « a été interpellée à deux reprises le 6 août et le 11 août, alors qu’elle participai, selon les autorités marocaines, à une manifestation organisée par l’AMDH « .
Ignore-t-on à l’Elysée, Matignon et au Quai d’Orsay que l’AMDH, dont l’ancienne présidente a été honorée du Prix des Nations Unies, est interdite d’activités dans les locaux publics du Maroc.
On touche le fond avec cette dernière information : l’arrestation musclée dans les locaux de l’AMDH et l’expulsion hier dimanche de deux journalistes français Jean-Louis Perez et Pierre Chautard de l’agence Premières lignes qui ont été remis dans l’avion après avoir été dessaisis de tout leur caméra, portables, cartes à puces… et les autorités françaises de déclarer sans rougir qu’elles n’interviendraient pas pour récupérer le matériel !!!
Il en faudra des décorations sur le veston du patron de la DST pour cacher les taches indélébiles de l’infamie !
Les gouvernements français successif qui ont dépassé depuis longtemps le silence complice, n’abandonnent pas la compromission.