Il y a 79 ans, la « mère patrie » a massacré ceux qui l’ont défendue contre l’envahisseur fasciste
1er décembre 1944 6h30 – Sur ordre des généraux Yves de Boisboissel et Marcel Dagnan, l’armée et la gendarmerie investissent le camp où dorment les soldats démobilisés à leur retour de France où ils avaient été emprisonnés par l’armée allemande en Bretagne. Le massacre d’hommes pris au piège, désarmés et portant l’uniforme français, va se perpétrer sous le feu de deux automitrailleuses, d’un char léger américainM3 et d’un half-track.
Combien sont-ils, ensevelis à la va-vite, dans les trois fosses communes reconnues par JY Le Drian, ministre des Affaires étrangères dans son courrier du 1er février 2021 adressé à l’historienne Armelle Marbon ? Plusieurs centaines et non les 35 ou 70 officiellement reconnus.
L’émission « Affaires sensibles » de Fabrice Drouelle sur France Inter, revient sur ce crime d’État raciste, honteux pour le pays que l’on dit « des Droits de l’homme ». Le crime prémédité d’un État-voyou qui refuse de payer ses dettes à ses ayants-droit qu’il assassine. Et pour se défausser, qui traduit en justice 34 de ceux qui avaient échappé à la tuerie !
Pour mémoire
Le corps de tirailleurs de l’armée française a été créé à Dakar en 1857 sous Napoléon III, avec l’appellation originelle de « tirailleurs coloniaux ». Il sera l’objet d’une conscription à partir de la 1ère guerre mondiale, de volontaires et d’enrôlés de force. Les « tirailleurs Sénégalais » ont été 150 000 à participer aux combats de la 2ème guerre mondiale. De 1944 à 1945, la France a procédé au « blanchiment » de son armée en renvoyant la plupart des Africains.
Pour écouter l’émission : Thiaroye 44 : un massacre colonial (radiofrance.fr)