Les universitaires et chercheurs tunisiens comptent sur la solidarité de leurs collègues étrangers, et en premier lieu français, pour contribuer à arrêter la lame salafiste qui veut régenter le pays.
La Faculté des lettres de l’université de La Manouba, près de Tunis (8000 étudiants), est actuellement visée par des actions violentes de salafistes qui veulent imposer aux étudiantes le port du niqab dans les cours, et qui ont même agressé le doyen, l’historien Habib Khazdagli. Ils occupent l’étage de son bureau où il ne peut plus mettre les pieds. Le Conseil scientifique de l’université a décidé la fermeture de l’établissement.
Moncef Marzouki, avant son accession à la présidence de la République tunisienne, avait qualifié les salafistes de « hordes sauvages » dans une communication téléphonique avec le doyen Khazdaghli. Mais, après sa prise de fonctions – changement de ton -, il a déclaré, dans un entretien accordé au Journal du dimanche du 18 décembre 2011 au sujet de ces événements : « Cette histoire de niqab relève de la liberté individuelle de chacune. Qu’on en finisse et qu’on parle de sujets importants. Celui-ci est tout à fait marginal ».
Votre solidarité peut se manifester par la signature du message ci-dessous à adresser à francoise.valensi@noos.fr ou marc.fellous@inserm.fr
MESSAGE DE SOUTIEN AUX UNIVERSITAIRES ET CHERCHEURS TUNISIENS
Les universitaires et chercheurs soussignés, amis de la Tunisie, sont émus par les agressions physiques subies fin novembre et début décembre par des collègues tunisiens dont le doyen de l’Université de La Manouba. Ils sont indignés par les agissements inadmissibles de personnes étrangères à l’Université.
Ils adressent à tous les universitaires tunisiens, et en particulier au Conseil scientifique de l’Université de La Manouba et à son doyen, l’expression de leur soutien dans leur action pour une gestion de l’Université indépendante de toutes pressions politiques ou religieuses extérieures.