Salah est un jeune de Smara. Il a 24 ans mais compte déjà des années de militantisme pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. A peine adolescent il était déjà arrêté, tabassé et torturé par la police marocaine. Ci-joint son témoignage recueilli en janvier 2009 en présence de sa mère, une femme vaillante et déterminée.
Lettre de l’Association des Victimes des Violations graves commises par l’Etat marocain au Sahara occidental
Le militant politique et l’activiste médiatique sahraoui Salah Eddine Lebsir a été présenté devant le Tribunal de recours deuxième instance, le jeudi 05 août 2015 à 09H15 du matin, après plusieurs reports.
L’intéressé est entré à la salle du Tribunal en habit traditionnel sahraoui, répétant des slogans politiques tels que : « Il n’y a aucune alternative à l’autodétermination », «Les sentences de l’occupation ne comptent pas » et « Non à l’autonomie, l’indépendance du Sahara est inévitable ». Après avoir été interrogé sur son identité, il a demandé le report de la séance afin de permettre aux avocats de défense de consulter son dossier.
La séance a été reportée au 09 septembre prochain, l’intéressé a quitté la salle en répétant les mêmes slogans politiques. Les membres de sa famille n’ont pas pu assister à cette séance, car les alentours du tribunal ont connu une forte mobilisation des forces de sécurité, des camions et de la police en tenue officielle et en civil. La famille, appuyée par d’autres militants, a été encerclée devant le Tribunal et empêchée d’y accéder. Elle fut également chassée des lieux sous les menaces.
Le Défenseur sahraoui des droits de l’Homme M. Brahim Sabbar, Secrétaire Général de l’ASVDH, a assisté à la séance. L’avocat de défense Maître Mohamed Fadel Eleili, qui était présent, n’a pas pu suivre le déroulement de la séance, tenue sciemment de manière accélérée.
Pour rappel, Salah Eddine Lebsir a été arrêté le 06 juin 2015, pour sa participation aux manifestations pacifiques dans la ville de Smara revendiquant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. C’est un militant politique et un activiste médiatique connu des autorités marocaines, qui lui adressent des accusations erronées, telles que la constitution d’une bande criminelle, la provocation et la participation aux émeutes, des actes de vandalisme, de jet de pierres et d’incendie volontaire…
De ce qui précède, l’ASVDH dénonce l’interdiction faite à la famille et aux proches d’accéder au Tribunal et appelle toutes les organisations internationales et l’ensemble des acteurs des droits de l’Homme à soutenir la victime et à uvrer à expédier des observateurs internationaux pour suivre de près les prochaines séances. L’ASVDH appelle également la justice marocaine à respecter et à garantir les conditions d’un jugement équitable…
Le Bureau Exécutif de l’Association
Le 05 août 2015
El Aiun, Sahara Occidental.