Les Sahraouies privées d’une patrie indépendante… les femmes d’Afrique s’en mêlent !

Elles étaient plus d’une centaine, venues du Sénégal, d’Algérie, du Congo, du Cap Vert, du Cameroun, de RDC, d’Afrique du Sud, du Niger, de Centre Afrique, du Burkina Faso, du Tchad, de Namibie… au total de 26 pays à l’appel des 5 instances régionales de la Fondation WAELE ARCELFA, pour assister les 27 et 28 septembre 2011 à la conférence de solidarité avec les femmes sahraouies. Cette rencontre été saluée par de nombreuses de personnalités nigérianes, ainsi que des institutions et organisations de la société civile nigérianes, dont les Personnels de l’Académie du Nigéria et l’Union des Travailleurs Nigérians. Son Président s’est indigné d’emblé « qu’après les indépendances en Afrique, un état africain s’approprie le pays voisin.» Cette rencontre, forte de ténacité des femmes à faire face aux injustices quels que soient les obstacles à franchir,a été suivie par nombre de journalistes venus de la région et d’Algérie.


Nouria Hafis, Vice Présidente de la Fondation pour l’Afrique du Nord raconte l’origine de ce grand mouvement de solidarité féminine qui a pris forme à Abuja et dont les suites concrètes vont très bientôt apparaître. « C’est à l’issue de la visite de Dr Basirat Nhibi, Présidente/fondatrice de WAELE/ARCELFA dans les camps de réfugiés sahraouis à la fin décembre 2010 qu’a été décidé la tenue d’une conférence de solidarité avec les femmes sahraouies à l’échelle du continent africain et dont nous avons annoncé immédiatement la tenue en janvier 2011 à Alger. »

Les femmes nigérianes avaient donné le ton en allant manifester la veille de la conférence devant l’ambassade du Maroc suscitant une réaction de protestation.

Au cours des séances mais également dans les moments informels de rencontres, les témoignages des Sahraouies, venues des camps de réfugiés et des territoires occupés du Sahara occidental, ont permis à nombre de participant(e)s de découvrir la réalité du vécu et la résistance des femmes sahraouies depuis 35 ans, tant dans l’organisation de la vie en exil que face à la colonisation étrangère et sa répression. Les délégué(e)s du CNAPS (Comité National Algérien pour le Peuple Sahraoui), des élus, des organisations européennes de France, d’Espagne, de Grande Bretagne et du Portugal, engagés dans la solidarité depuis de nombreuses années, ont fait part des actions conduites dans leurs pays pour dénoncer les violations de la légalité internationale par le Maroc et l’Union Européenne, les atteintes graves aux droits de l’Homme et exiger l’organisation du référendum d’autodétermination prévu dans le Plan de Paix de 1991. Franck Rudy, ancien représentant du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara occidental a fait part de son expérience avec le peuple sahraoui pour lequel il témoigne un profond respect et exprimé la peine qu’il a eue à supporter l’attitude du Maroc.

Les réactions des Africaines ont été à la mesure de l’émotion suscitée par tant d’injustices et de brutalités, opposées à la dignité et la détermination des Sahraoui(e)s. « J’ai retenu mes larmes, confie Arlette Bakou du Congo, moi qui travaille sur la question du genre et qui participe à nombre de colloques, j’ignorais ce problème qui dure depuis si longtemps ! » Il n’y a pas qu’en France que les médias font l’impasse sur la question.

A la fin des travaux de la conférence la Présidente de WEALE ARCELFA conclue « Le temps n’a jamais donné raison à l’injustice, nous allons passer des paroles aux actes, l’Afrique a résolu des problèmes plus difficiles : la traite négrière qui a duré 300 ans, la colonisation qui a duré 200 ans, ce problème se règlera également. Nous allons organiser une délégation d’hommes et de femmes de renom pour aller à l’Union Africaine ainsi qu’à l’ONU et exiger la mise en œuvre le référendum d’autodétermination au Sahara occidental. »

Nul doute que la donne en sera changée si les peuples des anciennes colonies africaines et ceux des anciennes puissances coloniales coopèrent ensemble pour que se règle enfin le dernier conflit de colonisation en Afrique, en conformité avec la légalité internationale.

Que les organisations de femmes africaines aient décidé d’être à l’initiative de l’action, est un gage sérieux de réussite. Cette action commune est essentielle à notre époque pour le respect de la Charte de l’ONU et du droit international.