Quelle que soit la raison des manifestations des Sahraouis, occuper la rue, crier sa joie et brandir des drapeaux… même algériens, la réplique est la même : la répression avec un usage démesuré de la force.
Sabah Othman Hmeida avait 23 ans, elle fêtait le 19 juillet au soir la victoire de l’équipe d’Algérie consacrée championne d’Afrique de foot avec les milliers de Sahraouis descendus dans les rues d’El Ayoun comme dans les autres villes du Sahara occidental et du Sud du Maroc. Les escadrons étaient prêts autour des cafés où les gens étaient venus assister à cette finale. Quand la joie a éclaté la charge s’est mise en branle sur les porteurs de drapeaux algériens et sahraouis qui criaient « Vive l’Algérie ». Un véhicule des forces auxiliaires qui roulait à vive allure a écrasé la jeune fille qui a attendu longtemps avant qu’un véhicule de secours l’emmène à l’hôpital où elle est décédée. Sabah occupait un poste d’enseignante en Anglais dans un institut privé d’El Ayoun et elle était inscrite à l’Université d’Agadir pour poursuivre ses études. Militante de l’Intifada pacifique, elle participait à la rédaction en anglais de communiqués sur la situation au Sahara occidental.
Les vidéos qui nous sont parvenues démontrent une sauvagerie des divers corps de police, gendarmerie, armée utilisant les canons à eau. Les enfants sont également tabassés et arrêtés. Des dizaines de blessés ont renoncé à aller se faire soigner à l’hôpital où ils risquent l’arrestation.la répression ne s’est pas arrêtée au lever du jour ; ce sont alors les habitations sahraouies qui ont été forcées et le matériel détruit.
Dans une lettre au Secrétaire général de l’ONU le Président de la République sahraouie a demandé une enquête indépendante sur les circonstances de cet assassinat. Il réclame, dans l’attente du référendum d’autodétermination, que la MINURSO soit dotée d’un mécanisme efficace pour la protection des droits de l’homme.